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Message Sujet du message: [cinéma] Les sorties, nos envies, nos critiques...
Publié: Dim 15 Mars 2009, 10:15 
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Hello folks,

Je ne sais pas ce que vous en pensez mais il me semble que l'on ne parle plus beaucoup (plus assez en tout cas) de ciné sur ces forums. 8)
Plutôt que de ressusciter un vieux topic de x pages descendu très bas dans les méandres du site, je vous propose d'en inaugurer un nouveau... pour parler des sorties, de nos envies et déposer nos avis et critiques.

J'inaugure ce sujet avec une flopée de critiques de films sortis en 2009 et toujours présents à l'affiche.


Loin de la terre brûlée (The Burning Plain) ImageImageImageImage
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Dans le désert du Nouveau Mexique, une caravane explose mystérieusement, à l'intérieur ; Gina et Nick, son amant secret, meurent. Une quinzaine d'années plus tard, à Portland, Sylvia, jeune femme perdue qui multiplie les conquêtes amoureuses est poursuivie par un homme étrange... Deux histoires de femmes se percutent à travers le temps, des vies s'entremêlent et les relations s'enflamment...

Si les ressorts de l'intrigue seront rapidement démêlés par le spectateur, "Loin de la terre brûlée" n'en reste pas moins une formidable histoire de femmes...
Les femmes, Arriaga les a bien saisies, un peu à la manière d'un Almodóvar qui aurait émigré aux States. Revoir Kim Bassinger, dans un rôle de mère éprouvée par la vie, est troublant. Charlize Theron, quant à elle, porte le film. Saisissante en "femme libérée" qui consomme les hommes pour éviter toute attache, elle projette dans son regard toute la culpabilité de son personnage. Quant à Jennifer Lawrence, c'est effectivement une révélation. Non seulement elle est belle comme un cœur, mais en plus elle assume parfaitement le rôle de "passerelle" entre ses deux aînées, semant le trouble aussi bien dans l'histoire du film que dans l'esprit du public.
On remarquera aussi le gros travail effectué sur la photo et l'étalonnage, signifiants dans ce film. La différence visuelle entre l'hiver à Portland (Charlize Theron) et la "terre brûlée" (Kim Bassinger & Jennifer Lawrence) sert non seulement de point de repère spacio-temporel au public mais est aussi le reflet des états d'âme des personnages. Passion brûlante au Nouveau-Mexique ; fuite et haine de soi dans le nord glacé... Les deux ambiances pourraient être deux films distincts ; mais elles entrent en collision ici, avant de se rejoindre.



Harvey Milk (Milk) ImageImageImageImage
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Le film retrace les huit dernières années de la vie d'Harvey Milk. Dans les années 70, il fut le premier homme politique américain ouvertement gay à être élu à des fonctions officielles, à San Francisco en Californie. Son combat pour la tolérance et l'intégration des communautés homosexuelles lui coûta la vie. Son action a changé les mentalités, et son engagement a changé l'histoire.

Évidemment, la cause est noble et Sean Penn porte le film de bout en bout. Le récit ne souffre pas de temps mort. Néanmoins, ne nous méprenons pas : il s'agit d'un bon film ; en aucun cas d'un chef d'œuvre. Le propos politique l'emporte trop sur la cinématographie pure. De fait, "Milk" ouvre surtout une perspective angoissante : celle de voir un réalisateur génial, Gus Van Sant, réaliser un film d'un genre en vogue (le biopic) et d'une manière plutôt conventionnelle, voire politiquement correcte.



La Vague (Die Welle) ImageImageImageImage
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En Allemagne, aujourd'hui. Dans le cadre d'un atelier, un professeur de lycée propose à ses élèves une expérience visant à leur expliquer le fonctionnement d'un régime totalitaire. Commence alors un jeu de rôle grandeur nature, dont les conséquences vont s'avérer tragiques.

Le film vaut plus pour sa saisie sociologique de l'adolescence et de ses motivations (rejet de la cellule familiale, besoin de (auto-)destruction, effet de bande...) que pour sa cinématographie ou même sa démonstration un tantinet lourdingue, en mode "et si le fascisme revenait ?".



Bellamy ImageImageImageImage
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Comme chaque année à la belle saison, le commissaire Paul Bellamy vient séjourner à Nîmes dans la maison de famille de sa femme Françoise qui rêve de croisières au bout du monde... Paul ne peut se passer de Françoise, mais il déteste les voyages. Un double prétexte le cloue sur place : l'arrivée inopinée de Jacques son demi-frère, aventurier au petit pied, porté sur la bouteille ; et l'apparition d'un homme aux abois qui lui réclame sa protection. (...)

Voir Depardieu traîner son corps et dire un texte ciselé sous la caméra de Chabrol suscite curiosité voire émoi pendant un petit quart d'heure... Puis vient l'ennui. Le cinéaste ne sait que faire de son histoire, tourne autour sans jamais la saisir. Les seconds rôles sont, au mieux, insignifiants (ex: Vahina Giocante, sous-exploitée) ; au pire, horripilants. Le personnage de Jacques Gamblin n'éveille jamais la curiosité sur laquelle est censée reposée "l'intrigue", cette grande absente. Apogée de l'irritation avec Clovis Cornillac, qui campe le frère de Depardieu : non seulement on n'y croit pas mais en plus il nous agace. Le seul bon moment survient quand Bellamy/"Gégé" lui file une gifle qui le met à terre : on se dit que quelqu'un a entendu nos prières. J'adule Chabrol et son œil mordant sur la bourgeoisie de province, sur humour pince-sans-rire, son goût des histoires qui défient les bons principes. La déception n'en aura été que plus grande.



Gran Torino ImageImageImageImage
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Walt Kowalski est un ancien de la guerre de Corée, un homme inflexible, amer et pétri de préjugés surannés. Après des années de travail à la chaîne, il vit replié sur lui-même, occupant ses journées à bricoler, traînasser et siroter des bières. Avant de mourir, sa femme exprima le voeu qu'il aille à confesse, mais Walt n'a rien à avouer, ni personne à qui parler. Hormis sa chienne Daisy, il ne fait confiance qu'à son M-1, toujours propre, toujours prêt à l'usage... (...)

Quelle claque ! Non seulement "Gran Torino" synthétise de manière flamboyante une carrière d'acteur aux rôles plus marquants les uns que les autres (westerns de Leone, l'Inspecteur Harry...) mais il est en plus un très bon film sur le rite initiatique du passage à l'âge adulte. C'est aussi un film de plus sur l'apprivoisement de la bête par une belle... Ou sur le justicier sacrifié... Bref, c'est un film complet. Comment ne pas être ému par la recherche de repentance de ce vieillard qui se cherche un fils parmi ses ennemis, lui qui est incapable de dialoguer avec les siens ? Comme d'habitude avec Eastwood, la mise en scène est soignée. Les seconds rôles tiennent la route, qu'il s'agisse de la communauté Hmong, du prêtre catholique ou du coiffeur "rital".



Prochains films que je désire voir : Welcome ; Boy A ; Je te mangerais

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Julien "Stranger"


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Publié: Dim 15 Mars 2009, 18:07 
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Chef d'oeuvre,...., et le mot est loin d'être galvaudé...

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Très beau film d'une sensibilité et d'une justesse bouleversante..
Au travers du destin d'un homme qui n'arrive pas à réagir à ce qu'il lui arrive et d'une rencontre, ce film donne une voix à ceux qui n'en ont pas..

Ce film est poignant de part le sujet qu'il traite, le sort de ces hommes qui vivent un cauchemar sans fin, les acteurs mais surtout Vincent Lindon qui une fois de plus est remarquable!!! avec, de surcroit, une musique sublime.

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Un film qui vous prend aux tripes, bien au-delà de sa vision..;

et perso, je parierai sur l'un des succès-surprise de cette année 2009...

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Publié: Lun 16 Mars 2009, 9:23 
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J'ai hâte de le voir... J'avoue, j'ai pas pris le risque d'y aller le week-end suivant sa sortie : ça devait être blindé.


Je te mangerais ImageImageImageImage
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Marie quitte sa famille pour aller vivre à Lyon et y étudier le piano au conservatoire. Pour des raisons économiques, elle partage l'appartement d'Emma, une amie d'enfance, qui y vit seule depuis la mort de son père et la désertion de sa mère.
Marie se soumet aux règles de vie imposées par sa colocataire, toujours plus oppressante. Emma la fascine, la domine, la bouleverse. Marie se débat entre son désir pour elle et son envie de lui échapper, puisant sa force dans l'amour pour le piano.


Un nouveau film sur une passion dévorante, bien mis en scène et interprété, mais qui ne va pas assez loin. On désespère de ne pas voir la réalisatrice percer les contradictions de son personnage principal. De fait, on est cantonné au regard des parents et elles n'apparaissent que comme autant de caprices. Même la passion entre les deux femmes n'explose pas, restant superficielle ou trop psychologique. En somme, on passe son temps à attendre quelque chose qui n'arrive pas... Et "Je te mangerais" en devient un film passable.

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Julien "Stranger"


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Publié: Lun 23 Mars 2009, 23:02 
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The Chaser (Chugyeogja) ImageImageImageImage
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Joong-ho, ancien flic devenu proxénète, reprend du service lorsqu'il se rend compte que ses filles disparaissent les unes après les autres. Très vite, il réalise qu'elles avaient toutes rencontré le même client, identifié par les derniers chiffres de son numéro de portable. Joong-ho se lance alors dans une chasse à l'homme, persuadé qu'il peut encore sauver Mi-jin, la dernière victime du tueur.

La mise en image des scènes meurtrières a beau être basée sur la suggestion, le spectateur n'est pas épargné. A titre personnel, j'aurais même tendance à déplorer une certaine esthétisation de la violence.
Cependant, cela ne saurait suffire à écarter les qualités de ce grand film. "The Chaser" est un thriller haletant, cruel et immoral. Le réalisateur réussit à nous conduire tambour battant sur des fausses pistes durant 2 heures, rendant le suspense réel alors que la mécanique du film semble, en fin de compte, implacable.


Welcome ImageImageImageImage
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Pour impressionner et reconquérir sa femme, Simon, maître nageur à la piscine de Calais, prend le risque d'aider en secret un jeune réfugié kurde qui veut traverser la Manche à la nage.

On sort de la projection avec la rage au cœur et le sentiment affreux d'être les complices silencieux et involontaires du sort des migrants. Le film de Lioret n'épargne personne : forces policères exécutant sagement "les ordres" avec des méthodes au doux parfum d'État Français, voisins délateurs, un Président de la République qui ne regrette rien... et bien sûr ceux qui savent mais n'agissent pas, par paresse. En l'occurrence : Vincent Lindon, notre miroir, notre conscience.
Néanmoins, le tour de force du film est de ne pas être que pure dénonciation. Au contraire : il laisse le temps de s'imprégner des lieux, des personnages et de leurs histoires, tragiques sans être mièvres. Bref, "Welcome" est avant tout un film respirant l'humanité. Et une telle humanité, opposée à la sordidité du traitement infligé aux clandestins, cela fait un bien fou !

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Julien "Stranger"


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Publié: Ven 27 Mars 2009, 1:28 
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Je sais que ça fait déjà un petit moment mais je l'ai vu en entier sur Canal et je me rappelle que LSDS en vait parlé à sa sortie en DVD...

Soyez sympas, rembobinez (Be Kind Rewind) ImageImageImageImage
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Un homme dont le cerveau devient magnétique efface involontairement toutes les VHS du vidéoclub dans lequel l'un de ses amis travaille depuis peu en remplacement de monsieur Fletcher (propriétaire du vidéoclub). Afin de satisfaire la demande de la plus fidèle cliente du vidéoclub, une femme démente, les deux hommes décident de réaliser le remake du film demandé par la cliente pensant qu'elle n'y verra que du feu... le bouche à oreille et les demandent s'accroissant, les deux amis vont continuer les remakes faits maison avec la coopération de certains membres de la ville...

Le côté un peu trop fantaisiste et américanisé de l'intrigue fait déjà vu et peut-être prévisible.
Mais pour ma part j'ai vraiment été convaincu par ce film. Jack Black et Mos Def sont exceptionnels dans leur rôles et la mise en scène est excellente. Les références aux films sont assez amusantes et chaque personnage peut paraître plat mais se veut au moins identitaire.

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Publié: Mar 14 Avr 2009, 10:54 
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J'arrive certes un peu tard, ce film ovationné aux Oscars est sorti depuis quelques temps mais je ne l'ai découvert qu'hier soir et je regrette de ne pas l'avoir vu avant ...

Slumdog Millionnaire ImageImageImageImage
Un film de Danny Boyle, avec Dev Patel, Mia Drake, Freida Pinto ... Film américain et britannique sorti le 14 janvier 2009. Durée : 2h

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L'histoire : Jamal Malik, 18 ans, orphelin vivant dans les taudis de Mumbai, est sur le point de remporter la somme colossale de 20 millions de roupies lors de la version indienne de l'émission Qui veut gagner des millions ? Il n'est plus qu'à une question de la victoire lorsque la police l'arrête sur un soupçon de tricherie.
Sommé de justifier ses bonnes réponses, Jamal explique d'où lui viennent ses connaissances et raconte sa vie dans la rue, ses histoires de famille et même celle de cette fille dont il est tombé amoureux et qu'il a perdue.
Mais comment ce jeune homme est-il parvenu en finale d'une émission de télévision ? La réponse ne fait pas partie du jeu, mais elle est passionnante.


Superbe et intense ... Tels sont les deux qualificatifs qui me viennent à l'esprit après avoir vu ce film. Partant d'un synopsis assez simple, le film réussit à nous raconter et à décortiquer habilement la vie de ce jeune homme venant des bidonvilles de Mumbai grâce aux questions du jeu auquel il participe. Un film qui montre les milles et un contrastes de l'Inde, des quartiers pauvres aux villas des millionnaires, et qui nous transporte à travers différentes périodes de l'histoire de ce pays.
Ajoutez à cela une magnifique bande-son et des acteurs véritablement talenteux, et vous aurez une vraie réussite. Les images, filmées souvent caméra au poing, sont magnifiques et restituent bien l'ambiance et l'atmosphère des bidonvilles indiens. C'est poignant, émouvant et aussi parfois sombre et difficile. Et même si on peut imaginer comment l'histoire de Jamal se terminera (peut-être la fin est-elle prévisible), la tension et le suspense montent au fil du film ...

C'est un film vraiment marquant, et je crois qu'il passe encore en province. Si vous avez l'occasion de le voir, je ne peux que le conseiller. A voir absolument ! ;)


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Publié: Mar 14 Avr 2009, 11:55 
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Un succès largement mérité, en effet. :)
Pour ma part, je vais tâcher de voir Ponyo et attend impatiemment le nouvel OSS 117. 8)

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Julien "Stranger"


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Publié: Mar 14 Avr 2009, 12:14 
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OSS 117 : Rio ne répond plus ImageImageImageImage
Date de sortie : 15 Avril 2009
Réalisé par Michel Hazanavicius. Avec Jean Dujardin, Louise Monot, Alex Lutz.
Film français. Genre : Comédie, Espionnage. Durée : 1h 40min.


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Synopsis : Douze ans après Le Caire, OSS 117 est de retour pour une nouvelle mission à l'autre bout du monde. Lancé sur les traces d'un microfilm compromettant pour l'Etat français, le plus célèbre de nos agents va devoir faire équipe avec la plus séduisante des lieutenants-colonels du Mossad pour capturer un nazi maître chanteur. Des plages ensoleillées de Rio aux luxuriantes forêts amazoniennes, des plus profondes grottes secrètes au sommet du Christ du Corcovado, c'est une nouvelle aventure qui commence. Quel que soit le danger, quel que soit l'enjeu, on peut toujours compter sur Hubert Bonisseur de la Bath pour s'en sortir...

OSS 117 : Rio ne répond plus
L'humour aux trousses

Par Alexandre Salcedo pour AlloCiné Club 300, le Samedi 4 avril 2009

Jean Dujardin au sommet de sa forme pour la meilleure comédie de ce début d'année.

Hubert est de retour ! Après une première aventure au Caire, l'agent secret le plus débile de l'Hexagone s'envole vers Rio pour récupérer un microfilm recherché par l'État français.

Pari risqué et pari osé pour Michel Hazanavicius le réalisateur : parvenir à créer une suite sans pour autant en faire un vulgaire « OSS fait du ski »… Autant le dire tout de suite, le défi est relevé avec brio !

Avec « OSS 117 : Rio ne répond plus », Michel Hazanavicius transcende le modèle adopté dans le premier opus : plus de cynisme, plus de second degré. Dès les premières images, on sent le réalisateur plus sûr de lui, maîtrisant sans conteste l'art de la parodie. En cela, « Rio ne répond plus » est même plus abouti que « Le Caire nid d'espions ».

Car ici, le scénario c'est d'abord une succession de gags : ne vous attendez pas à des surprises incroyables, tant les rebondissements sont prévisibles. Mais pourtant, ce qui peut paraître comme une faiblesse au premier abord se révèle être une force : l'histoire est mis au service de l'humour, de l'image et de la réalisation soignée dignes des années 60, avec l'utilisation jubilatoire du split-screen à plusieurs reprises.

Le réalisateur va beaucoup plus loin que les autres comédies et pousse la parodie au maximum, quitte à prendre des risques. Sous le regard d'un Hubert Bonisseur de la Bath, macho, réac', ringard au possible, et perdu dans le monde de la fin des années 60 en profonde mutation, tous les clichés y passent : hippies, nazis, juifs, chinois, femmes... Attention, second voire troisième degré omniprésent ! On se demande souvent si l'on pourrait refaire un « Rabbi Jacob » ou dans un autre style une « Cage aux folles » aujourd'hui avec une société jugée trop bien-pensante. Avec des dialogues aussi percutants et aussi irrésistibles, Michel Hazanavicius prouve avec ce film intelligent que oui, on peut ! Peu de réalisateurs savent ainsi jouer avec les clichés sans pour autant en faire des tonnes ou que ça sonne faux. Ici, les gags s'enchaînent à un rythme effréné mais le réalisateur n'oublie pas de nous donner à réfléchir sur la société et le contexte politique, non seulement des années 60-70, mais on ne peut s'empêcher d'y voir un parallèle avec la situation actuelle. « OSS 117 : Rio ne répond plus » se révèle ainsi et dès les premières minutes être bien plus corrosif que le premier opus.

Servi par un casting époustouflant, « OSS 117 : Rio ne répond plus » montre un Jean Dujardin décidément au sommet de sa forme, jouant des mimiques et de son fameux rire gras comme personne. Ici, on sent l'esprit Canal à fond : des vannes toutes les vingt secondes, aucun répit. L'homme le plus classe du monde n'a qu'à bien se tenir, Michel Hazanavicius a trouvé son successeur. Et si dans le premier opus, Jean Dujardin singeait Sean Connery, il fait plus penser à Cary Grant dans « Rio ne répond plus », notamment une séquence qui reprend presque trait pour trait la scène finale du Mont Rushmore dans « La mort aux trousses ».

Seule déception : avec une personnalité et un charisme tel pour Jean Dujardin qui crève une fois de plus l'écran, difficile de se trouver une place pour cette James Bond Girl frenchie : Louise Monot, si elle réussit à trouver éviter les écueils de la blonde écervelée ou de la moralisatrice rabat-joie, peine tout de même à (re)trouver le ton juste et la pétulance de Bérénice Bejo. Mais ne boudons pas notre plaisir : à côté des comédies portées par des comiques de la scène française affligeantes, pâles, navrantes, poussives qui éclosent en ce printemps de crise et qui sont censées nous redonner du baume au cœur, « OSS 117 : Rio ne répond plus » tire remarquablement son épingle du jeu. Le vrai coup de cœur de ce début d'année !

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Tintin / Alexandre / "Les seuls concours valables sont ceux de circonstance."


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Publié: Mer 15 Avr 2009, 22:11 
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Inscription : Mar 01 Juil 2008, 13:27
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L'article posté par Tintin me semble un parfait résumé du film : je viens de le voir et personnellement, je ne suis pas déçu de cette suite ...

OSS 117 : Rio ne répond plus ImageImageImageImage

... J'avais un peu peur que la suite soit en dessous du niveau du premier opus, qui m'avait bien plu (bien que l'ayant revu une seconde fois, ça m'avait moins emballé) ... Quelle erreur !
Ce second numéro d'OSS 117 est, pour ma part, une réussite. Jean Dujardin excelle dans son rôle et il est plus en forme que jamais. Parachuté en 1967, Hubert Bonisseur de la Bath, plus cynique et corrosif, a changé d'époque et d'univers, mais il ne s'est pas du tout arrangé : tout le monde en prend pour son grade, et il ne cesse de s'enfoncer à chacune de ses blagues douteuses ... Attention, comme dit plus haut, le second degré est vraiment de mise ! ;)
Le scénario et l'histoire s'effacent un peu au profit d'une succession de blagues et de gags, qui s'enchaînent à un rythme fou (courses poursuites grotesques, mimiques, répliques vouées à devenir célèbres). On peut parfois le regretter, mais personnellement, l'absurde et l'humour de ce film m'ont bien fait rire. On entre aussi un peu plus dans la personnalité d'OSS, et on découvre quelques unes de ses émotions. Comme dans le premier film, la réalisation est très soignée, avec des images dignes des années 60, et un côté « rétro » bien sympathique.

En résumé, un OSS beaucoup plus acide et plus cynique que le premier, mais pour ma part, j'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver cet espion gaffeur et maladroit. J'ai passé un très bon moment, c'est pour moi encore mieux que la première aventure au Caire. :)


Dernière édition par Air' le Lun 25 Jan 2010, 21:43, édité 1 fois.

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Publié: Sam 18 Avr 2009, 19:08 
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Dans la brume électrique (In the Electric Mist) ImageImageImageImage
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New Iberia, Louisiane. Le détective Dave Robicheaux est sur les traces d'un tueur en série qui s'attaque à de très jeunes femmes. De retour chez lui après une investigation sur la scène d'un nouveau crime infâme, Dave fait la rencontre d'Elrod Sykes. La grande star hollywoodienne est venue en Louisiane tourner un film, produit avec le soutien de la fine fleur du crime local, Baby Feet Balboni. Elrod raconte à Dave qu'il a vu, gisant dans un marais, le corps décomposé d'un homme noir enchaîné. Cette découverte fait rapidement resurgir des souvenirs du passé de Dave. Mais à mesure que Dave se rapproche du meurtrier, le meurtrier se rapproche de la famille de Dave...

Tavernier signe un thriller à la fois efficace et atypique, quand il n'a pas des accents métaphysiques. On est saisi par la manière dont le réalisateur capte la Louisiane et son atmosphère, ses non-dits. Car dans ce film, tout est affaire d'enfouissement, d'un passé en connexion permanente avec le présent et qui ne demande qu'à resurgir. Tommy Lee-Jones porte l'ensemble, tantôt calme et minutieux pour les besoins d'une enquête qui est avant tout intérieure, tantôt explosif quoique toujours en retenue.
Seul bémol : les habitués du genre risquent d'être déstabilisés par le rythme un tantinet posé du film. Mais ne nous y trompons pas : il ne s'agit pas d'une faiblesse mais bien d'un choix, d'un élément constitutif de l'ambiance d'une œuvre de grande valeur.

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Julien "Stranger"


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Publié: Dim 19 Avr 2009, 9:44 
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Trois ans après le succès de "OSS 117, Le Caire nid d'espions", Jean Dujardin reprend donc le personnage de l'agent secret le plus crétin de l'espionnage français.

12 ans après l'action du premier film, le Monde a changé,; mais pas lui ! Encore plus crétin, ce héros gominé et réac, se retrouve dans une société soixante-huitarde débridée.

Les deux scénaristes cisèlent des vannes décapantes, des situations et des dialogues irrésistibles qui n'ont pas peur de flirter avec les pires clichés (après les Arables, OSS s'en prend cette fois aux Juifs et aux Chinois).

De surcroit, le film adopte une esthétique truffée de références au cinéma de l'époque. Le talent de Dujardin fait le reste. Bête à manger du foin, désarmant à force de ridicule, son jeu d'acteur tout en finesse est une véritable machine à déclencher les rires.

Un nouvel épisode décapant donc, où l'on peut rire de tout.... et c'est à nouveau la force de ce film qui restera, sans peu de doute, LA comédie française de l'année 2009.

A VOIR sans hésiter !

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Publié: Dim 19 Avr 2009, 15:05 
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OSS 117 : Rio ne répond plus ImageImageImageImage
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Douze ans après Le Caire, OSS 117 est de retour pour une nouvelle mission à l'autre bout du monde. Lancé sur les traces d'un microfilm compromettant pour l'Etat français, le plus célèbre de nos agents va devoir faire équipe avec la plus séduisante des lieutenants-colonels du Mossad pour capturer un nazi maître chanteur. Des plages ensoleillées de Rio aux luxuriantes forêts amazoniennes, des plus profondes grottes secrètes au sommet du Christ du Corcovado, c'est une nouvelle aventure qui commence. Quel que soit le danger, quel que soit l'enjeu, on peut toujours compter sur Hubert Bonisseur de la Bath pour s'en sortir...

On a déjà tant écrit sur ce nouvel opus... Effectivement, Rio ne répond plus est un film jubilatoire, aux dialogues ciselés et caustiques. L'irrévérence du propos, à l'époque du politiquement correct, est une véritable cure de rajeunissement. La cinématographie, bourrée de clins d'œil à Hitchcock, et l'interprétation de Jean Dujardin sont au top.
Cependant, dès les 10 premières minutes, on ne peut s'empêcher de songer à ce qui manque par rapport au premier OSS 117 : un scénario mieux construit, en lieu et place d'une succession de gags (certes de très bon goût) ; un brin de suspense ; des seconds rôles mieux développés. En l'occurrence, à trop avoir voulu charger la balance humoristique, Rio ne répond plus pèche par manque d'équilibre. Dommage... mais on n'en attend pas moins le troisième.

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Julien "Stranger"


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Message Sujet du message: [FILM EVENEMENT] "Home" de Yann Arthus Bertrand
Publié: Dim 03 Mai 2009, 21:29 
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Ce film ne sort que dans un mois mais fait déjà beaucoup de bruit ; Un sujet qui concerne tout le monde et des images qui s'annoncent splendide

Home, le film de Yann Arthus-Bertrand, produit par Luc Besson, sortira le 5 juin prochain (Journée Mondiale de l’Environnement) et sera disponible gratuitement sur http://www.youtube.com/homeprojectfr
De plus, le film sera également proposé le même jour sur France 2, en DVD, et en Blu-Ray.


"Home", qui a pour objectif de sensibiliser le monde sur l'urgence de la situation environnementale, sera de ce fait disponible en plusieurs langues: français, anglais, espagnol et allemand.

“Y a pas de droit, y a pas de copyright, montrez-le au maximum de gens“, a plaidé Yann-Arthus Bertrand.

:arrow: Bande annonce : http://www.facebook.com/video/video.php ... 840&ref=nf (HD) ou http://www.youtube.com/watch?v=GItD10Jo ... annel_page
:arrow: Le site internet : http://www.home-2009.com/
:arrow: Dossier de presse : http://www.europacorp.com/dossiers/home ... ome_fr.pdf


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Message Sujet du message:
Publié: Dim 03 Mai 2009, 22:16 
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Rachel se marie (Rachel getting married) ImageImageImageImage
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Lorsque, à l'occasion du mariage de sa soeur Rachel, Kym revient dans la maison de son enfance, elle replonge aussitôt dans une longue tradition familiale de crises et de conflits. Alors que s'annonce un week-end de fête, Kym, avec son esprit acéré et son don pour sortir les cadavres des placards, va faire exploser les faux-semblants pour enfin révéler au grand jour tout ce qui mine sa famille depuis si longtemps...

Un mariage, une famille qui se retrouve, les scènes stéréotypées... Puis un grain de sable : la drogue, la mort, le poids du passé. Rachel se marie est la parfaite définition de la "comédie dramatique" : on regarde la vie, on rit devant des dialogues savoureux, on compatit aux situations délicates. Jonhathan Demme signe là un film à la fraicheur bénéfique et brillamment interprété.



La Dernière maison sur la gauche (The Last House on the Left) ImageImageImageImage
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Film interdit aux moins de 16 ans.
Les Collingwood possèdent une maison isolée, sur les berges d'un paisible lac. C'est là, qu'un soir, leur fille, Mari, et sa copine Paige se font enlever par un psychopathe évadé, Krug, sa compagne Sadie, son frère Francis et son fils, Justin. Laissée pour morte, Mari tente désespérément de contacter ses parents, John et Emma, qui sont sa dernière chance de survie. Elle se réfugie dans une cachette qu'elle croit sûre, mais la bande l'y retrouve, et le cauchemar reprend de plus belle. Sitôt informés du drame, John et Emma Collingwood se rendent sur place, prêts à toutes les extrémités pour sauver Mari. Les tortionnaires de leur fille maudiront à jamais le jour où ils échouèrent dans "La Dernière maison sur la gauche"...

Je ne suis pas un adepte du genre... J'ai découvert là le rape and revenge. N'ayant pas vu l'original, je ne jugerai pas de la qualité du remake. Pour dire les choses comme elles sont, on est parfois à la limite du supportable... Ce qui ne rend la sentence que plus jubilatoire. Un film nerveux, à la réalisation soignée.

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Julien "Stranger"


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Publié: Dim 10 Mai 2009, 12:09 
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Coco avant Chanel ImageImageImageImage
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Une petite fille du centre de la France, placée dans un orphelinat avec sa soeur, et qui attend en vain tous les dimanches que son père vienne les chercher. Une chanteuse de beuglant à la voix trop faible, qui affronte un public de soldats éméchés. Une petite couturière destinée à refaire des ourlets dans l'arrière-boutique d'un tailleur de province. Une apprentie-courtisane au corps trop maigre, qui trouve refuge chez son protecteur Etienne Balsan, parmi les cocottes et les fêtards. Une amoureuse qui sait qu'elle ne sera " la femme de personne ", pas même celle de Boy Capel, l'homme qui pourtant l'aimait aussi. Une rebelle que les conventions de l'époque empêchent de respirer, et qui s'habille avec les chemises de ses amants.
C'est l'histoire de Coco Chanel, qui incarna la femme moderne avant de l'inventer.


Anne Fontaine s'approche des passages obligés du biopic (l'enfance malheureuse, l'amant qui meurt, l'arrivée du succès...) mais parvient à ne jamais tomber dedans. De fait, Coco avant Chanel en est presque une fiction "ordinaire", qui parvient à faire vivre le personnage de Coco sans que celui-ci ne soit étouffant. La superbe composition d'Audrey Tautou y est pour beaucoup. Le reste du casting ne démérite pas. La réalisation soignée, les magnifiques décors et costumes achèvent de tisser là un film haute-couture.

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Julien "Stranger"


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