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La liquidation judiciaire de la 5 dans l'HUMA
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Auteur:  Stéphane [ Mer 04 Mai 2005, 13:55 ]
Sujet du message:  La liquidation judiciaire de la 5 dans l'HUMA

LE POT-AU-NOIR


Après un délibéré à huis clos relativement court, le tribunal de commerce de Paris a rendu son verdict fin d'émission le 12 avril à 24 heures Sauf décision contraire du CSA qui pourrait accélérer la mort de la chaîne privée

VINGT HEURES, hier soir. Jean-Claude Bourret, le présentateur vedette du journal télévisé de La 5 laisse s'égrener d'interminables secondes de silence, puis, le visage marqué, la voix grave, confirme la nouvelle annoncée quelques minutes plus tôt : « C'est décidé : La 5 va mourir dans neuf jours. C'est la fin de votre chaîne, le licenciement de l'ensemble du personnel. (...) Les dettes n'expliquent pas tout : il y a eu une volonté politique et économique de tuer cette chaîne. » Tout est dit ou presque, de sa part. Le tribunal de commerce, constatant que « aucune proposition économique sérieuse n'a apporté une solution à cette situation douloureuse », a prononcé le mot quasi final, attendu par les uns, redouté par les autres depuis que Silvio Berlusconi avait décidé de retirer son projet de reprise. Les juges ont simplement accordé un délai de grâce de quelques jours à la chaîne, autorisée à émettre jusqu'au 12 avril à 24 heures. Encore faut-il que le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), gérant au nom de l'Etat les huit réseaux d'émission de La 5, accepte ces neuf jours de survie. Sa décision était annoncée pour les heures suivantes.

Le suspense, si suspense il pouvait encore y avoir, aura donc été de courte durée. L'ensemble des parties concernées par le dossier (avocats, administrateur judiciaire, représentants des salariés, des créanciers, du groupe Hachette, etc.) était entré en séance au tribunal de commerce de Paris vers 16 heures. Une séance qui se déroulait à huis clos avec, pour certains, un dernier espoir.

Dans les quarante-huit heures précédentes, Silvio Berlusconi n'avait-il pas renoué avec sa tactique favorite, celle de la rumeur et de l'insinuation ? Il n'aurait pas, disait-on, totalement renoncé à trouver des partenaires pour reprendre La 5, comme l'indiquait sa lettre au tribunal de commerce du 26 mars. Son représentant à Paris, Angelo Codignoni, aurait rencontré, mercredi 1er avril, une cinquantaine des plus grands annonceurs publicitaires français, réunis sous l'égide de l'UDA (« Union des annonceurs »). La proposition faite aurait été la suivante : une participation à hauteur de 1% à 2% chacun au capital (évalué à 1,5 milliard de francs pour tenir deux ans) d'une nouvelle 5. Ultime carotte présentée : les nouveaux actionnaires qui maintiendraient sur la chaîne leurs investissements publicitaires au moins au niveau de 1991 pourraient bénéficier de spots gratuits à hauteur de leur souscription en capital. Les annonceurs pressentis devraient rendre leur réponse au début de la semaine prochaine.

Cette annonce par « Sua Emittenza » restait on ne peut plus équivoque. Le doute fut levé quand on s'aperçut que son représentant n’était même pas présent à l'ouverture de la séance du tribunal. Ceci peut expliquer cela, le fait notamment que le délai de survie soit plus court que prévu : la chaîne pouvait tenir financièrement jusqu'au 25 avril et dispose d'une somme de 20 millions de francs pour garder l'antenne ouverte jusque-là.

Il y avait bien, certes, le plan de continuation déposé par le président de l'Association de défense de La 5 (qui déclare, à ce jour, 1,2 million d'adhérents), le présentateur Jean-Claude Bourret. Il s'appuyait sur une participation de PME-PMI, des téléspectateurs et des institutions financières. Lors de l'audience d'hier, il devait demander l'extension de la période d'un mois pour travailler au projet « définitif ». En pure perte apparemment. Enfin, d'autres plans ont été évoqués : le promoteur Pascal Jeantet aurait proposé un plan de rachat de La 5 prévoyant la détention de 51% du capital par les téléspectateurs sous forme d'actions et de 15% par Elf Aquitaine, la CGE ou... Silvio Berlusconi. « On » parle aussi de l'émission de 2 millions d'actions à 12.000 francs chacune, avec le commandant Cousteau comme président de chaîne, tandis que Television Louisiane propose la diffusion de La 5 aux Etats-Unis...

Cet embrouillamini de rumeurs et de contre-rumeurs, d'intox et de contre-intox, où il était difficile d'y voir clair, a pris fin peu avant 20 heures, hier soir. Les syndicats avaient par avance annoncé leur volonté de faire appel en cas de décision de liquidation. Elle fut confirmée, dans le journal de 20 heures, par l'un de leurs élus au comité d'entreprise. Quant à Jean-Claude Bourret, personne ne lui en voudra d'avoir essayé de redonner espoir aux futurs « téléspectateurs-chômeurs » en annonçant que « l'Association de défense de La 5 se portera également candidate aux huit réseaux quand le CSA lancera son appel d'offres ». L'ultime espoir ?



Article paru dans l'édition du 4 avril 1992.

Auteur:  M.Sylvestre [ Mer 04 Mai 2005, 22:46 ]
Sujet du message: 

Mais j'ai pas compris, on avait pas par hazard refusé à la cinq le plan de sauvetage de Silvio Berlusconi. En tout cas cet article est très intéressant.

Auteur:  Gerry [ Jeu 05 Mai 2005, 19:11 ]
Sujet du message: 

Encore merci Stéphane pour cet article "constructeur"....

:wink:

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