Paul Le Person quitte la scène
Tantôt jouant les "bons gars", tantôt dans des rôles de salaud, on l'avait vu notamment dans Alexandre le bienheureux, Les Malheurs d'Alfred, ou encore dans Le Grand blond avec une chaussure noire. Paul Le Person est mort le 8 août à 74 ans.
Le comédien Paul Le Person, qui avait commencé par jouer les braves types avant d'incarner les méchants au théâtre, au cinéma et à la télévision, est décédé, le 8 août, à l'âge de 74 ans, à l'Hôpital Saint-Louis à Paris.
D'origine bretonne mais né à Argenteuil, Paul Le Person avait appris son métier de comédien avec Jean-Louis Barrault et René Simon. Il fit ses débuts à la scène dans les années 1950 dans l'opérette, passant des choeurs à l'emploi individuel et jouant alors dans A la Jamaïque, Irma la douce et La Belle Arabelle. En 1966, la critique et le public le remarquent dans Le Brave soldat Schweik, de Jaroslav Hasek ce qui lui vaut d'abord des propositions de jouer sur les planches et, devant les caméras, les "bons gars" à la Bourvil, les paysans, les policiers ou les salauds pour le cinéma et dans nombre de téléfilms.
Un habitué des rôles de névrosés, salauds et faux-jetons
C'est avec la quarantaine que Paul Le Person s'est épanoui avec son visage un peu de guingois, cette façon bien à lui de passer de la passivité à l'autorité, voire à la colère. Il affirmait ne pas aimer son physique et, pourtant, reconnaissait aimer composer les névrosés, les salauds, les faux-jetons.
Au théâtre, on l'a vu notamment dans Le Concile d'amour, Hadrien VII, un spectacle Buzatti, des productions de Robert Hossein et, dernièrement, dans Le Dindon, avec Francis Perrin. A la télévision, on se souvient de lui comme héros de la série de Marcheloup ou des feuilletons La Malle de Hambourg et François Gaillard, dans des dramatiques La Tuile au loup, Le Bleu d'outre-tombe, L'Homme au contrat, etc. Au cinéma, son nom est associé à Un idiot à Paris, La Vie de château, Le voleur, Alexandre le bienheureux, Les Malheurs d'Alfred, Le Cave, Blanc d'ébène, du Guinéen Cheik Doukouré, qui lui avait valu en 1991 un prix d'interprétation masculine au Festival de la Francophonie de Saint-Martin, aux Antilles.
Photo d'ouverture : à droite sur cette image extraite du "Grand blond avec une chaussure noire", d'Yves Robert, où on le voit ici au côté de Jean Rochefort (à gauche) -