Pour simplifier le tout, voici !...
Ce sigle était lui aussi, signé Catherine Chaillet :
document http://www.telefil.com
Le
« C3 » n'était qu'un jeu visuel supplémentaire dont Mme Chaillet etait coutumière mais, comme vous pouvez le lire, le réseau s'appelait bien
«3ème chaîne couleur».
Ce qui était surtout marquant, c'était l'absence totale, à un moment ou à un autre, du nom (ou du sigle)
« ORTF » pendant toute la durée de ce générique, qui durait environ 30 ou 40 secondes si je me souviens bien. Ses couleurs, très proches de celui de la Deux (on les appelait aussi comme ça : la Une, la Deux ou la Trois, mais ce n'était pas leurs noms officiels) étaient assez "Seventies" : dominantes bleu-vert, marron et orangé...
Comme sur FR3 par la suite, il n'y avait (déjà) pas de speakerines, si je me souviens bien. Les émissions débutaient tard (vers 19h) avec un journal national maigrelet « Inter 3 » réalisé et présenté par des journalistes de France-Inter (d'où son nom). Suivaient les actualités régionales sur les trois chaînes, l'indicatif de décrochage étant différent de celui de la pendule escargot de la Une et la Deux : pendule à chiffres lumineux et musique moins claironnante.
Pourquoi les régionales sur les trois chaînes dans plusieurs régions (la Deux proposait des dessins animés à Paris et dans certaines régions) ?
Pour des raisons techniques : les émetteurs VHF 819 lignes avaient de très vastes zones de réception, recoupant parfois plusieurs des régions administratives nouvellement créées : Tours (Centre) captait Le Mans au lieu d'Orléans, Agen (Aquitaine) recevait Toulouse Pic du Midi (Midi-Pyrénées). Les réseaux UHF portant moins loin, des émetteurs "intercalaires" furent créés pour combler les trous tout en respectant le découpage des régions (Chissay à Tours, par exemple).
Par le jeu des faisceaux, une distribution différente permit aux régions de voir les JT régionaux les concernant directement sur la Deux (puis la Trois). certains émetteurs, situés en zones critiques, furent ainsi amenés à diffuser un programme régional différent sur chacune des trois chaînes jusqu'à l'achèvement du réseau définitif de FR3. Ainsi France 3 "doublonne" sur deux canaux différents à Limoges, au Pic du Midi ou à Niort, pour deux éditions régionales (et maintenant locales) différentes.
Ce qui a largement "pompé" dans les fréquences et gêné le développement d'Arte et M6 : en Limousin par exemple, l'émetteur France 3 "Aquitaine" (édition locale Périgueux) a piqué la place à Arte ou M6, qui ne sont donc reçues qu'en agglomération de Limoges et dans quelques villages privilégiés.
Pour revenir à la Troisième Chaîne, elle finissait très tôt (22h ou même... 21h30 !) et à part un ou deux feuilletons ou films, proposait de nombreux documentaires produits en régions. Elle s'adressait surtout aux étudiants et à un public amateur de culture (théâtre, etc) et de musique (concerts de jazz ou classique etc) et de patrimoine régional (architecture, archéologie, etc). Quelques émissions de variétés «Libre Echange» tournées en région venaient apporter un peu de fantaisie à cette grille assez austère et réduite.
Son audience était très confidentielle : à l'époque, à part les rares possesseurs des célèbres TV portables Pizon-Bros, bien peu de gens acceptaient de tourner le bouton de leur tuner UHF pour aller la chercher (les postes à boutons préréglés par chaîne apparaissant tout juste sur le marché) de peur de dérégler leur téléviseur noir et blanc (la couleur restant un privilège) et d'avoir à faire venir un technicien !
Document http://www.tsf-radio.org/ (désolé pour la taille de l'image obligeant au... scrolling !)
La 3ème chaîne n'a réellement commencé à décoller qu'avec sa transformation en FR3, « la chaîne du cinéma ». Sa grille plus attractive a alors amené le public a tenter le « zapping à mollette », mais c'était encore peu dans l'esprit des gens : la Une restait la grande chaîne populaire (tiens ? déjà ?) avec football (en noir et blanc !), variétés et théâtre de boulevard, tandis que la Deux avait la faveur d'un public un peu plus exigeant, même en noir et blanc seulement, avec «Les Dossiers de l'écran », les feuilletons de prestige («Les Rois Maudits», «La Dame de Montsoreau»...) et les grandes séries "Chapeau Melon et Bottes de Cuir", "Amicalement Vôtre", "La Grande Vallée" etc.