CH97 a écrit:
Je confirme : on ne traite pas un salarié comme ça, dans n'importe quelle boîte, surtout quand elle fait bien le job.
Laurence Boccolini n'est pas salariée de France TV.
R@28 a écrit:
Si j'étais patron d'une boite de 8500 salariés qui fait face a d'importantes restrictions budgetaires je commencerai a diviser mon salaire avant de demander une baisse des couts de chaque émission. On parle d'un service public, et je ne crois pas que le public veuille que Boccolini soit traitée ainsi.
On ne compense pas des dizaines de millions d'euros de dotation en moins en divisant le salaire du PDG par deux. Le salaire du PDG de France TV qui est d'ailleurs 6 fois moins important que celui des PDG des groupes privés et parfois même inférieur à ceux de certains animateurs-producteurs.
Bartman a écrit:
Tiens au fait je rajoute quelque chose que je n'avais pas rajouté par rapport à ton précédent message : tu disais qu'"Elle aurait peut-être mieux fait d'y réfléchir à deux fois" avant de quitter TLMVPSP, alors que si elle présente les Enfants de la Télé aujourd'hui, c'est aussi justement parce qu'elle avait quitté TLMVPSP... résultat de son choix, les deux émissions s'en portent merveilleusement bien...
Elle a aussi gagné entre-temps "Mot de passe" qui ne dure que 10mn mais 10mn dans l'un des créneaux le plus exposés de la chaîne. Elle n'est pas maltraitée.
Reprenons un peu depuis le début.
En 2023, le gouvernement et la ministre de la Culture de l'époque, Rima Abdul-Malak qui fut une excellent ministre, avaient décidé d'une trajectoire budgétaire à la hausse sur la période 2024/2028 pour les entités de l'audiovisuel public. J'en avais parlé à l'époque dans le topic France TV saluant cette bonne nouvelle. Malheureusement, la situation budgétaire du pays s'est entre-temps considérablement dégradée et l'audiovisuel public comme tous les autres services publics du pays ont dû être mis à contribution. Face à l'urgence, des crédits ont été gelés puis ont fini par être supprimés en pleine année 2024 alors même que les entreprises de l'audiovisuel public avaient déjà engagé des investissements sur la base du COM 2024/2028 pré-cité. Grâce aux recettes publicitaires incroyablement élevées de Paris 2024, France TV a pu absorber cette baisse de ressources lui permettant d'atteindre l'équilibre de ses comptes.
Hélas, à nouveau en 2025, et toujours face au problème de déficit de l'Etat, de nouvelles baisses de ressources ont été imposées. Dans un premier temps, France TV a décidé de ne rien toucher à son offre, faisant alors voter en Conseil d'administration un déficit de plus de 40 millions d'euros, le premier en 9 ans. Si un tel déficit peut être "accepté" une année ou deux, cette situation ne peut se reproduire indéfiniment sous peine de devenir incontrôlable. Il fallait donc obligatoirement pour le groupe qu'il engage un plan d'économies. On pourrait se dire qu'avec 2.5 milliards de dotation, réduire les dépenses de 40 millions serait facile. Mais c'est se tromper car réduire les dépenses ne peut pas se faire partout :
- Tout d'abord, il y a encore l'impossibilité à ce jour de réaliser des économies d'échelle via le rapprochement des entités de l'audiovisuel public. On ne sait pas encore si ce projet de rapprochement sera voté à l'heure qu'il est. Ces économies ne pourraient de toute façon pas se produire avant 2027/2028.
- France TV ne peut pas se permettre d'affaiblir son secteur de l'information (à la fois nationale et régionale) qui est la première des missions. Evidemment, des réorganisations dans les services sont toujours possibles mais beaucoup ont déjà été mises en place ces dernières années.
- La masse salariale peut aussi être limitée et la polyvalence développée mais il faudra attendre la renégociation de l'accord collectif prévu début 2026 après les élections professionnelles. Et cette négociation durera des mois voire des années. Autant dire que ce n'est pas encore pour tout de suite. 1500 postes ont déjà été supprimés depuis 10 ans et des dizaines le seront encore cette année.
- France TV ne peut pas non plus faire d'économies sur tout un pan des programmes : la fiction TV, le cinéma, le documentaire, les dessins animés, le spectacle vivant. J'en ai déjà parlé. Chaque année, France TV est tenue d'investir 500 millions d'euros dans les oeuvres, quelle que soit la variation du chiffre d'affaires.
Face à l'ensemble de ces contraintes, les 350 millions investis dans les programmes de flux sont donc en première ligne. C'est vers eux que les économies drastiques se manifestent car il n'y a PAS d'autres solutions. Alors bien sûr, tout le monde aimerait qu'il n'y ait pas de sacrifices mais c'est se voiler la face. France TV ne pourra rien faire d'autre que prendre des décisions impopulaires malgré les récriminations de certains producteurs, animateurs et téléspectateurs.