L'opéra est moins populaire tout simplement parce qu'on l'a trop longtemps cantonné à quelque chose pour une certaine élite, un public initié, etc...

C'est justement en tentant de démocratiser un peu l'opéra (ou toutes autres formes de cultures peu populaires), notamment via des programmations audacieuses comme le prime-time sur une chaine nationale, qu'on arrivera à rendre l'opéra un peu plus populaire.

Après, j'ai pas vu comment a été présenté cet opéra sur France 3, je ne peux donc pas juger. Mais pour de telles opérations, je pense qu'il faut y mettre les formes particulières pour être susceptibles d'intéresser un public plus vaste. Si on diffuse l'opéra tel quel, pas sûr qu'on sorte beaucoup de ce fameux public d'initiés.

Dans le genre, il y a eu les deux expériences menées par la télévision suisse, en coproduction avec arte, qu'étaient "La Traviata à la Gare de Zurich", joué et diffusé en direct depuis la gare centrale de Zurich, et "La Bohème en banlieue", également joué et diffusé en direct depuis un quartier HLM de la banlieue de Berne. J'ai pas pu voir le premier, mais j'ai vu le deuxième et j'avais trouvé ça très bien. Et je reconnais que j'aurais jamais regardé si c'était la version traditionnelle.

Je doute fort de l'efficacité de ce procédé quant au but recherché.

Ben c'est pas non plus en le cantonnant aux fins de soirées ou aux chaines type arte qu'on y arrivera.

Le service public est aussi là pour ça, pour prendre des risques. C'est encore plus vrai depuis que les chaines ne sont plus soumises à la pression publicitaire. Alors si c'est juste pour diffuser ce qui est dit "populaire" (foot, films et séries) c'est pas la peine car les chaines privées savent très bien le faire.

On ne va pas non plus forcer les gens à regarder des programmes qu'ils n'aiment pas. Enfin, moi je dis ça, je dis rien...

Mais personne n'est forcé de regarder ce genre de programmes ... Il y a suffisamment de chaînes avec la TNT aujourd'hui (sans compter les offres du câble et du satellite, de l'ADSL ... ou même encore de la catch-up TV) pour qu'on ait un choix large et varié, et pour qu'on puisse contenter tout le monde. Si on n'aime pas un programme, il suffit de zapper.

Et puis c'est un peu méprisant pour ceux qui aiment ces programmes, même si ils ne fédèrent que peu de personnes. Parce que malgré tout, 541 000 téléspectateurs, pour reprendre l'exemple de l'opéra diffusé sur France 3 il y a quelques jours, ce n'est pas rien. Certains sont susceptibles d'aimer ces émissions, et c'est tout à l'honneur du service public que de proposer des programmes pour contenter tous les publics, même si certains ne les fédèrent pas tous.

Je soutiens avec force ce que viennent de dire Air' et Luder.

De même : c'est tout l'intérêt de l'existence d'une chaîne publique que de pouvoir, de temps en temps, avoir une programmation "commercialement suicidaire".