Est-ce normal ? Non. Et c'est bien pour ça que ça a bien changé depuis.
Encore une fois, les lois d'aujourd'hui ne sont pas les loi d'il y a 40 ans, et ces obligations aident à assurer le financement du cinéma français, sans que Canal ait un monopole du financement du cinéma. C'est un mode de financement qui ne nuit pas à la création, contrairement à ce que tu dis. Au contraire, elle l'encourage.
Pourquoi est-ce donc un problème ?

Pardon Fred mais tes messages traduisent une totale méconnaissance de l'économie du cinéma et de l'audiovisuel.

Les obligations de financement de Canal+ et le système de chronologie des médias en général permettent au cinéma de se financer en prenant en compte les avantages que tire chaque exploitant d'une fenêtre de diffusion : d'abord les salles, puis la vidéo (autrefois VHS puis DVD, aujourd'hui VOD), Canal+, les autres chaînes payantes, les chaînes en clair puis les plateformes SVOD.
Ce système vertueux a sauvé le cinéma français, tant en nombre de productions que dans sa diversité. Nombre de pays nous l'envient et cela permet, entre autres mesures, à la France de rester un phare culturel à l'échelle mondiale.

Les "petits" films d'auteurs émergents (autrement dit, les talents de demain) auraient bien des difficultés voire l'impossibilité d'exister sans ce système.
Canal+ y occupe une place à part du fait des avantages considérables dont elle bénéficie depuis 40 ans. Je rappelle que c'est la seule chaîne à pouvoir proposer des films 6 mois après leur sortie en salles. C'est une proposition commerciale très forte ; et ce privilège n'est pas et ne doit pas être sans contrepartie.

Il n'y qu'une seule question :

Est-ce que la diffusion à 6 mois vaut 30 millions de plus qu'une diffusion à 9 mois qui vaut elle même 50 millions de plus qu'une diffusion à 15 mois etc...

Toute chose a un prix. Celui-là est-il juste, je ne suis pas en mesure de l'estimer... Nous verrons ce que donneront les négociations en début d'année.

Pour les abonné·e·s, très bonne synthèse de la situation économique et programmatique de Canal+ sur Mediapart : « Le Canal+ d’avant n’existe plus » : comment la chaîne cryptée s’est muée en supermarché pour contenus audiovisuels

Merci pour l'article PetitTangue, dommage qu'il soit payant (et que je ne peux pas y avoir accès).
Est-ce que toi ou quelqu'un d'autre pourrait faire une synthèse ?

Pour faire la synthèse de la synthèse (on se croirait à un congrès du PS ^^), l'article rappelle que Canal+ n'est plus vraiment une chaîne de télé. Le départ de la TNT est un séisme psychologique pour les plus téléphiles d'entre nous, mais il est surtout l'accomplissement d'une stratégie qui a débuté avec l'appauvrissement des programmes en clair. Aujourd'hui, les réseaux sociaux et les vidéos postées sur les plateformes gratuites (épisodes de séries, contenus additionnels, CFC diffusé exceptionnellement sur Twitch et dont on parle sur un autre topic...) sont les produits d'appel qu'étaient hier NPA, LGJ ou Les Guignols... Quand bien même ils n'ont jamais représenté que quelques points d'audience.

Ce départ de la TNT est aussi la conséquence de la fin d'un régime fiscal d'exception : la TVA sur l'abonnement à Canal+ va passer de 10% (taux des chaînes TV) à 20% (taux des plateformes). Le redressement fiscal qui va en découler est lourd : 655 millions d'euros. Sans discuter du bien fondé ou non de cette distinction, Bercy a donc acté que Canal+ n'était déjà plus vraiment une chaîne TV et que sa présence sur la TNT relevait du symbole ou d'un débris de l'histoire. Dès lors, pourquoi conserver un mode de diffusion qui n'est plus commercialisé, ne concerne que 70 000 abonnés et coûte chaque année 20 millions d'euros ?

L'article rappelle enfin que cette "plateformisation" de Canal+ est marquée par son internationalisation : cotation prochaine à la bourse de Londres, achat de plateformes étrangères (MultiChoice, Viu, Viaplay) dans l'espoir de s'imposer dans des marchés "émergents" et non-anglophones, où Netflix et consorts ne sont pas encore ultradominants.
Il y a enfin tout un passage sur la volonté de "sanctuariser" Canal+ (ce sont les mots de M. Saada) en la dépolitisant, a contrario de ce qui se passe sur les chaînes gratuites. Là encore, le départ de la TNT et le fait que C. Hanouna ne débarque pas sur la future-ancienne 4 est un signal.

Merci pour le résumé de cet article PetitTangue. C'était très intéressant.

Pas du tout, je me pose juste la question, sur la pertinence de ce système !

Je t'invite vraiment à te relire, car il y avait des énormités dans tes messages.



J'ai souligné les passages qui me semblent les plus véhéments et problématiques dans ton message. Et pour te répondre point par point :
1. Le cinéma français ne dépend pas "obligatoirement" de Canal+, il y a des films qui arrivent à faire sans... Mais oui, Canal+ est un contributeur essentiel et ses obligations de financement, notamment en matière de cinéma d'auteur, permettent au cinéma français de rester diversifié dans ses productions.

2. Une réglementation "datée de Mathusalem", qu'il "faudrait réformer"... Mais le système est précisément constamment réformé ! Il a connu la montée en puissance puis le déclin de multiples modes d'exploitation : câble et satellite, VHS, DVD, VOD. La dernière modification en date, qui a permis d'intégrer les plateformes SVOD dans notre modèle de financement, est un parfait exemple d'adaptation aux nouveaux usages.

3. Sur un cinéma "indépendant de toute pression" qui éviterait l'auto-censure... Pardonne-moi, mais sur ce coup-là tu es un peu naïf. Oui, les chaînes qui préachètent les films ont un cahier des charges dont doivent tenir compte les auteurs et producteurs. TF1 va se diriger plus facilement vers des comédies avec des acteurs populaires, le service public aussi a ses exigences, Canal les siennes également. Mais crois-tu un seul instant qu'un cinéma qui ne serait que "auto-financé" (et de facto, il l'est déjà, mais passons cette imprécision...) pourrait se payer le luxe de monter des films qui ne feraient que quelques dizaines de milliers d'entrées ? Bah non. Il y aurait inévitablement un nivellement par la loi du marché, comme cela s'est vu dans tous les pays qui n'ont pas mis en place de système régulé.
Je pense inévitablement à l'Italie, souvent citée comme contre-exemple dans les années 80-90, dont le cinéma très dynamique et inventif a été tué par la télé berlusconienne. Je pense aussi aux USA, dont l'hégémonie culturelle ne faiblit pas mais dont la variété de production a considérablement baissé ces 20 dernières années, au profit des seuls blockbusters type MCU. Le cinéma indépendant étasunien souffre.

Donc voilà, je prends le temps de rappeler ces quelques faits, pas tant pour s'invectiver ni aller dans de l'affrontement personnel mais pour que chacun mesure combien ce système est précieux et garant de notre richesse cinématographique. Comme toute régulation, il a ses défauts, parfois ses effets pervers, et il doit être régulièrement ajusté. Mais méfions-nous des interrogations perpétuelles, et souvent orchestrées, sur la "pertinence" de tel ou tel mécanisme ou norme mis en place par les pouvoirs publics.

Quand je parle des Lois et de la réglementation datant de Mathusalem, je parle des Lois de 1986, jamais remises en cause globalement...et non de la Chronologie des médias...Il faut bien comprendre qu'on vit dans un monde mondialisé, où les plateformes changent la donne et où les petites maisons de Production sont avalées par de grands groupes devenant des mastodontes...qu'on ne peut pas régir, puisque les Lois et Décrets qui régissent la Télévision sont héritées d'un monde pas si ancien, mais pas si récent, non plus...Est-ce encore normal ?

Pour le reste :
Le Cinéma doit se diversifier et être exposé à des heures de grande écoute...au lieu de diffuser des films vus et revus...Il y a beaucoup de films (Fiction, documentaire) que les chaînes notamment privées, laissent traîner dans leurs étagères...Tout le monde n'a pas forcément les moyens de payer des abonnements pour regarder les plateformes proposant des oeuvres patrimoniales...Il faut que le Télévision joue son rôle, seul le service public le fait, ARTE et France 5 en tête.

Tu as oublié de parler des films français d'auteurs diffusés en pleine nuit...Ce qui est une gabegie financière sans nom, pour diffuser quoi ? Toujours la même chose...
https://www.bfmtv.com/tech/television-c ... 20018.html

Quand tu parlais des Lois et de la réglementation datant de Mathusalem dans ce topic en particulier ces derniers jours, tu parlais bien de la chronologie des médias, puisque le sujet était le financement du cinéma français par Canal+. Et maintenant qu'on te dis les faits, tu changes complétement le sujet...

Je te cite, avec le message qui a commencé cette discussion, et que PetitTangue a cité également juste au dessus :
Il est indéniable donc que le sujet était la chronologie des médias et son influence sur le financement du cinéma français par Canal+.

Non mais là j'abandonne, c'est juste de la logorrhée.

Rassurez-vous, ce genre de chose n'est pas nouveau avec Fred, j'ai vécu exactement la même chose sur d'autres sujets...

Comme d’hab, CH97 est obligé de ramener à lui le sujet pour s’accorder de l’importance…Sérieusement pénible.

N'importe quoi. Et complètement hors-sujet.