Salut
Je ne vois pas où serait la cohérence entre l'annonce de la suppression de la publicité et le maintien des sponsorings...
Concernant le risque de vassalisation que j'évoquais et que certains qualifient de ridicule, la situation actuelle est quand même, je pense, suffisamment éloquente. Les hommes politiques n'ont pas changé, dans leur grande majorité, de position quant au rôle de la télévision. Les exemples sont encore récents pour démontrer que lorsque le ton d'une émission d'information ou un JT ne plait pas, le politique peut avoir un rôle décisif. Alors évidemment, ce n'est plus comme dans les années 50 ou 60... non, les politiques ont pris des cours de communication. Tout est dans l'implicite.
Je regarde de moins en moins les JT car ils m'emmerdent profondément. C'est plat et insipide. On nous y débite les mêmes propos convenus, les mêmes images et les mêmes commentaires. Pas une tête qui dépasse. Pas une interview sérieuse, construite, argumentée, contradictoire, incisive. On ne sait faire que "passe-plat" ou "arrogance people" façon Ardisson-Fogiel, ou "sous la ceinture" façon Cauet. C'est le produit de la domination de TF1 qui par son audience, pour les autres, et singulièrement France 2, à s'en rapprocher tout en essayant de faire croire à une vraie différence.
A supposer que la pub soit supprimée et que l'Etat trouve un moyen de compenser de façon pérenne (jusqu'au jour où, restrictions budgétaires aidant, il coupera dans les budgets de la télévision), je ne suis pas certain qu'on ait une télévision publique innovante, populaire mais pas populiste et à l'information libre et ouverte.
Au contraire, je pense qu'une publicité à dose régulée est une garantie d'indépendance vis à vis de la sphère politique. L'Etat trouvera toujours le moyen, en détenant les cordons financiers, d'insuffler ses orientations sur la programmation et le contenu éditorial. La publicité, je le crois, est une recette autonome qui peut procurer le moyen à la télévision publique de ne pas être totalement sous le robinet. Il faut la maîtriser, l'encadrer, mais la supprimer est une orientation dogmatique destinée à flatter l'égo du téléspectateur moyen plus que de répondre aux réelles attentes d'une télévision instructive, intelligente et réactive.
Et comme le budget de l'Etat est plutôt à la baisse, effectivement, on n'échappera pas à une restructuration salutaire de France Télévisions... qui peut aller de la suppression d'une chaîne à la privatisation d'une autre, mais effectivement, si la privatisation de TF1 était un cadeau compte tenu de l'audience, privatiser France 2... quel grand groupe industriel irait se battre pour être deuxième ?
A+
Rémi
|
)