Bonjour

Une remarque : en quelques jours, des débats télévisés liés à la campagne présidentielle ont sérieusement dérapés. Jeudi soir sur la 2, dans l'émission Des Paroles et des actes, et ce midi sur la 3, dans l'émission La voix est libre.

Dans les deux cas, on avait affaire, en partie sinon en totalité, à de bons clients pour les médias. C'est un peu dommage qu'on fasse des débats en pensant plutôt au buzz que l'émission va faire sur quelques petites phrases.

Ce midi, ce qui était plus grave, c'est qu'un "homme censé être dans l'ombre" a ordonné en hurlant à un élu ayant une légitimité par le suffrage universel de se taire pour chercher à monopoliser la parole.

Dans les deux cas, je trouve les journalistes passifs et je repense au passé. En 1981, dans l'émission Audition Publique, un syndicat avait paralysé l'émission et Jean-Pierre Elkabbach avait pris la décision d'arrêter le direct, ordonné la diffusion d'un programme de remplacement avant de s'en expliquer dans un flash spécial.

Dans le premier cas, je pense que le refus de respecter les règles de l'émission aurait du entraîner l'interruption de l'émission. Dans le second, puisque les deux personnalités ne répondaient pas aux questions et en étaient aux invectives personnelles, l'issue aurait dû être la même. Cela aurait peut-être la valeur d'un signal, qu'on attend autre chose qu'une politique faite dans un bac à sable.

A+
Rémi

les dérapages vont se multiplier à l'approche du 1er tour !
La preuve avec M Guaino ce midi sur France 3 ( à partir de 0.37)
http://www.youtube.com/watch?v=0cQ1-Hyfns0

M. Guaino s'était d'ailleurs fait remarqué pour un évènement similaire fin janvier : à revoir ici.



Je n'ose même pas imaginer les attaques que la chaîne et le journaliste recevraient dans le cas d'une interruption de l'émission en question, surtout lors de la campagne électorale que nous vivons. Certains y verraient une atteinte à la liberté d'expression et à l'équité de temps de paroles des candidats. Des partis politiques pour habitude de se faire passer pour des victimes des médias, ce type d'action les aideraient amplement à véhiculer cette idée auprès d'une partie de l'électorat.

Bonsoir

Quand Jean-Pierre Elkabbach avait décidé d'arrêter en plein direct Audition Publique, il avait coupé court à toute discussion en s'expliquant face caméra dans un flash spécial (visible sur le site de l'INA d'ailleurs) pourquoi il avait procédé ainsi et quelles étaient les valeurs qu'il défendait. Résultat, ni la gauche ni la droite n'avaient pu accuser la chaîne de réduire le champ du débat, à partir du moment où les protagonistes n'avaient pas respecté les règles du jeu démocratique.

Oui, être journaliste, ça veut dire avoir du courage !

A+
Rémi

Je me souviens qu'en 2007, un débat politique avait été interrompu par le présentateur sur France 3 Corse