Salut !
Voici un topic qui va vous permettre d'avoir au fil des jours, des infos, anecdotes sur les 20 premières années de Téléluxembourg (pour les plus jeunes sur ce site, Téléluxembourg est l'ancêtre de RTL TV-RTL9).
Je vais me baser sur un livre que j'ai trouvé dans la bibliothèque de ma mère qui s'intitule: "Téléluxembourg a 20 ans", de Jacques Navadic (édition france-empire, 1975).

D'abord, je vais présenter l'auteur du livre puis le sommaire de l'ouvrage. Je ne sais pas combien de semaines cela va me prendre mais ne vous inquiétez pas, toutes les semaines y aura du neuf. Bonne lecture !

L'AUTEUR DU LIVRE:

Né à Lille, Jacques Navadic a fait ses études secondaires dans cette ville avant de suivre les cours de l'Ecole Supérieure de Journalisme. Lauréat d'un concours de reporters organisé par la RTF, il décida d'entrer au Conservatoire d'art dramatique afin de perfectionner sa diction. Bien qu'il fut en possession de son diplôme de journaliste, Jacques Navadic ne voulait pas en effet, exercer sa profession de reporter pendant la période de l'occupation allemande. Il se voua donc au théâtre, créa "Le Chemin de Damas", reprit "Marius" et "Fanny" et joua, durant trois ans, les jeunes premiers du répertoire.

Au moment de la Libération, la RTF cherchait un reporter pour commenter l'entrée du Général de Gaulle dans sa ville natale. Jacques Navadic a ainsi occuper l'antenne durant 5 heures.

Ensuite, après avoir travaillé à Radio Lille, participer à la création de Télé Lille, la première station régionale de la Télévision Française. Peu après, la direction de Radio Télé Luxembourg, fait appel à son talent en lui demandant de prendre la rédaction en chef du Journal de Télé Luxembourg.

Dans "TELELUXEMBOURG A 20 ANS", Jacques Navadic raconte avec humour et avec tendresse ses souvenirs luxembourgeois.

SOMMAIRE:

1)Préface de Gaston Thorn
2)Avant-propos
3)De Lille à Luxembourg
4)Un enfant peu désiré
5)Premiers pas
6)A Dudelange
7)Rencontres
Luxembourg-sur-Seine
9)Jean-Luc
10)Voyages
11)L'ère de Gust Graas
12)Robert Diligent
13)René Steichen
14)Roger Bestgen
15)Thérèse Leduc
16)Jean Stock
17)Jos Pauly
18)Jacques Harvey
19)Christian Peter
20)Jean Octave
21)Edmond Zigrand
22)Jacques Chantalat
23)Jean Carlier
24)Claude Robert
25)Hervé Le Boterf
26)Jean Breton
27)Lucien Herber
28)Paul Baden et Matty Turin
29)Josy Simon
30)Vers l'Avenir

Voilà ! J'espère que ce retour en arrière vous plaira... Comme je ne sais à l'avance quand je vais sur le net, ce rendez-vous sera irrégulier mais plusieurs fois par semaine, je ferai avancer ce rendez-vous. Je vais résumer tous ces chapîtres pour vous en donner le meilleur. Y a des photos de l'époque dans le bouqin, j'essaierai de les mettre en ligne.
@+ !

1) PREFACE DE GASTON THORN

C'est avec un grand plaisir que j'ai accepté de préfacer l'ouvrage de Jacques Navadic que voici. Cet ouvrage, comme tous ceux écrits par des journalistes qui ne sont pas seulement observateurs mais acteurs des événements qu'ils décrivent, suscitera probablement des controverses.
La télévision n'est en effet jamais neutre vis-à-vis du contexte social dans lequel elle s'insère, quelles que soient par ailleurs ses prétentions. Depuis Mac Luhan on sait que le médium est non seulement vecteur neutre mais façonneur. Ceci vaut particulièrement pour la télévision.

Certes, TELELUXEMBOURG n'est ni la Télévision Française ni l'ARD ou la ZDF. Elle tire certainement une de ses forces principales du fait d'être une station privée. Qu'on la dise contrôlée par le Gouvernement ou non, il n'en demeure pas mois que son autonomie politique est réelle. Les puristes lui reprocheront sans doute d'être inféodée aux puissances de l'argent et prétendront que déterminisme se reflète jusque dans ses programmes. (...) Ce qui importe , surtout pour une station commerciale, c'est le sort de la bataille pour les téléspectateurs.

(...) Nous autres Luxembourgeois nous ne manqueront certainement pas de nous féliciter de la contribution appréciable de TELELUXEMBOURG à notre vie nationale. Les programmes sont devenus un véritable écran-témoin de la société Luxembourgeoise avec ses défilés de personnalités et ses chassés-croisés de politiciens de tous bords devant un peuple qui a toutes raisons de croire qu'il assiste en tant que spectateur privilégié, installé aux premières loges, aux arcanes de la politique.

Ce livre a le grand mérite de relater de façon vivante le devenir d'une station de télévision, originale à plus d'un titre, et d'apporter par là-même une contribution des plus importantes à l'étude des régions frontalières charnières que TELELUXEMBOURG concourt à informer et divertir, établissant de la sorte un trait d'union entre régions séparées certes, mais qui sont de plus en plus caractérisées par une communauté de destin.

Il faut féliciter Jacques Navadic d'avoir employé son esprit caustique à, en quelque sorte, s'auto-analyser, lui et ses collègues. Le résultat est plus qu'honorable, ce qui permet les plus grands espoirs pour le développement futur de la station.

@+ pour la suite de l'histoire !

Sympa de ta part
C'est très intéressant

merci Stéphane, heureux que ça te plaise

2) AVANT-PROPOS

(...) TELELUXEMBOURG a 20 ans. Création de la Compagnie Luxembourgeoise de Télédiffusion, la station a été déficitaire jusqu'à la fin de sa 18ème année. Elle a gagné un peu d'argent en 1974 et, au moment où j'écris ces lignes, nul ne sait, pas même notre actif et dynamique directeur-général Gust Graas, si elle en aura gagné en 1975.
TELELUXEMBOURG pourtant existe.

Elle est même devenue la station préférée, grâce à la distribution par câbles, de spectatrices et de spectateurs aussi différents de souche que de culture. (...). Si nous avons axé nos programmes sur l'exploitation du télé-cinéma, cela ne nous a pas empêché de sélectionner nos films, de créer un journal que nous voulons vivant et objectif et de lui adjoindre des magazines consacrés à la femme, aux enfants, à la cuisine, aux voyages, au cinéma.

Nous avons l'intention de développer ceux-ci davantage, de les étendre aux arts, à la culture dans ce qu'elle a de moins rébarbatif. Tout cela n'a été possible que grâce aux ressources d'intelligence et d'invention d'une poignée d'hommes:
Mathias Felten d'abord, maintenant président du conseil d'administration de RTL, le fondateur de la compagnie, son âme pendant des années; Jean Luc, directeur des programmes, prématurément disparu, qui, avec son esprit et sa foi, avait réussi à imposer TELELUXEMBOURG dans le concert de l'Eurovision et de la Mondovision; Gust Graas, son digne successeur, et, maintenant le patron des patrons, qui, par son sens des affaires doublé d'une intuition artistique indéniable, s'attache à développer l'audience et la qualité de son antenne. Les 20 ans de TELELUXEMBOURG, ce sont leurs 20 années d'efforts mais aussi les efforts de leurs collaborateurs, leur dévouement, et leur amour pour la station.

"C'est léger l'amour (disait Marcel Pagnol dans "Fanny"), c'est mince et bleu comme une fumée de cigarettes et il en faut pour faire cinq kilos"

En 20 années, nous en avons amassé davantage et TELELUXEMBOURG est devenue une fille saine et belle. Le moment est venu de vous conter son histoire et la nôtre.

@+ pour la suite !

Merci pour cette historique fort interessant

Aurélien 88 > de rien !

Cette chaine à une histoire très riche.Quand on voit ce qu'elle est devenue

c'est devenu une chaine lamentable avec son contenu.
Si elle pouvait plus généraliste et familiale, comme dans les années 80

ah nostalgie... snifff

en fait RTL9 était très bien jusqu'au milieu des années 90 car elle était encore très généraliste, ensuite la chaine a faillit faire faillite et donc il y a eu licenciements, et c'est de là que le groupe AB a racheté la chaine mais ils ont également essayé d'en faire une mini généraliste car au début de leur rachat, ils passaient des dessins animés le matin (pour concurencer TF!) mais ça n'a pas marché mais c'est vrai que maintenant c'est vraiment nul à chier (a part pour les lorrains comme moi) qui ont la chance de voir des émissions variés par le décrochage local.

Ce qui est dommage, c'est la perte d'une identité proprement luxembourgoise et lorraine. Je me souviens des émissions cultes comme "Blue Jeans" avec JL Bertrand, "Music Family", "I comme" avec Robert Diligent", "Chocolat Show", le "40 minutes" et des animateurs cultes comme Marylène Bergmann, Philippe Goffin, Georges Lang...

J'aime AB pour certaines raisons mais ce que je ne comprends pas, c'est comment un groupe comme la CLT n'a pas pu continuer dans la voie d'RTL9....

Cela a merdé pour moi en janvier 1995 quand la chaîne est devenue RTL9 à l'occasion de ses 40 ans.

Sinon, ayant été en 1996 a l'enregistrement d'une émission de la chaîne, "Bienvenue chez vous", j'ai pu conversé avec des gens de la chaîne qui m'avait annoncé déjà le futur rachat d'AB...
Les mecs étaient peinés...

RDV ce soir entre 22h et 23h30 pour la suite de la saga des 20 ans de Téléluxembourg

Je pense que si la CLT avait lancé son bouquet numérique "CLUB RTL" en France, RTL9 aurait connu un avenir beaucoup plus meilleur au niveau des programmes et de leurs qualités et serait restée une vraie généraliste avec ses animateurs vedettes.

3) DE LILLE A LUXEMBOURG

(...) Tout avait commencé, un samedi de février 1955. Sur le point culminant de Lille, au sommet du beffroi de l'hôtel de ville, monument de béton et de briques rouges, réalisation prétentieuse de Roger Salengro, mais symbole d'une cité vivante.

La RTF - ce n'était pas encore l'Office défunt - y avait installé dans un local d'une centaine de mètres carrés, le service régional de la télévision.
(...) sur ce mouchoir de poche, Télé-Lille, première station régionale, assurait depuis 1950, des programmes autonomes. Cet endroit, bâptisé naturellement "studio", était notre domaine (....).

Un matin, je dépouillais mon courrier, dans mon bureau de "Nord Eclair". Dans une enveloppe, sur un beau papier à en-tête de la Compagnie Luxembourgeoise de Télédiffusion, se trouvait la lettre suivante:

Monsieur,

(...), vous n'êtes pas sans savoir que Radio Luxembourg vient de créer un poste de télévision, dont l'émetteur se situe au Grand-Duché.
Les programmes débuteront en septembre. Ils seront diffusés de façon régulière et comprendront un journal quotidien.
Nos collaborateurs Jacques Soumet et Jacques-Gérard Cornu vous avaient recommandé à nous pour l'animation de cette émission importante.(...).
Voulez-vous (...) nous dire si vous accepteriez le poste de rédacteur en chef du Journal de TELELUXEMBOURG ?

A l'avantage de vous lire, croyez, Monsieur, à l'assurance de nos salutations distinguées.
Jacques du Closel
Directeur adjoint de
Radio-Luxembourg.

(...) Ma résolution fut prise d'un coup. Je saisis un papier et commençais à rédiger ma réponse. C'était: oui.
Nous avions tourné longtemps avant de trouver la Villa Louvigny. En arrivant à Luxembourg par la route d'Arlon, nous avions trouvé, Robert et moi, l'impression de pénétrer dans une ville morte. (...) Trois fois, nous étions passés devant une pancarte indiquant "Propriété Privée". La quatrième fois, je décidais d'y pénétrer. C'était bien là. (...) Nous entrâmes. Un homme était assis devant une planche à dessin. Ce qui nous frappa d'abord, ce fut son cigare, énorme, vissé au coint droit de la bouche. L'homme cadrait bien avec le cigare. Il était massif. Sur de larges épaules, la tête aux cheveux noirs tenait à l'aise. Les joues étaient rebondies et les yeux étonnamment vivaces sous des sourcils épais.

-Monsieur Felten, dit Jacques Soumet, je vous présente Jacques Navadic et Robert Diligent, nos nouveaux collaborateurs.

-Ah ! dit notre interlocuteur, sans plus de surprise ,en me tendant sa main immense, vous allez avoir du travail. J'espère que cela n'est pas pour vous déplaire.

Et à Robert Diligent, il déclara après avoir renouvelé son geste:

-Mais vous savez, ce n'était pas la peine de vous déplacer aujourd'hui. La maison est en congé. C'est la Schobermess !

La Schobermess, nous l'apprîmes plus tard, est la foire d'automne de Luxembourg. Une sorte de grande Kermesse. Le lundi qui suit le premier dimanche de septembre est jour férié. (...). Ainsi donc nous étions paradoxalement en congé... le jour même de nos débuts !

(...). Nous étions venus pour assurer la bonne marche d'une télévision. Ce travail, nous le connaissions bien. N'avions nous pas participé pendant cinq années, à Lille, au lancement de la première staion régionale ? N'avions nous pas réussi ?


(A SUIVRE...) (RDV LUNDI 25 AVRIL POUR LA SUITE)

sympa comme initiative de résumer ce bouquin

mais il ne serait pas plus simple de scanner tout le bouquin et de mettre ça au format PDF ?

au bout de 30 ans faut voir si l'éditeur souhaite toujours commercialiser ce bouquin, c'est peut-être comme de l'"abandonware" si on fait une comparaison avec le monde des vieux logiciels et jeux vidéos