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Le voilà, d'ailleurs. Pour mémoire.
Télérama - Semaine du 28/09 au 4/10/2002 - N°2750.
France 2 privatisée, et si c'était vrai...
Le gouvernement a beau jurer qu'il n'en fera rien, elle court, elle court, la rumeur d'une privatisation de France 2. Et si la rumeur disait vrai? Si, demain, France 2 était vendue au privé, que deviendrait alors la chaîne? Quelle place reviendrait à France 3 dans la nouvelle configuration du service public? "Télérama" a tenté de l'imaginer, avec le concours de professionnels de la profession. Une pure fiction, bien sûr.
23 novembre 2003
Jean-Luc Lagardère sait qu'il a gagné. Le président du CSA, Dominique Baudis, vient de lui apprendre que son groupe était choisi pour prendre en main France 2. Une victoire nette. Huit voix contre une à son rival Jérôme Seydoux, associé au groupe presse espagnol Prisa et aux fonds d'investissement Apax et Eurazeo. Oubliée, la faillite de La Cinq qui faillit sonner le glas du groupe Lagardère en 1992. Le Gascon tient sa revanche.
La privatisation de la chaîne publique n'a pas été une partie de plaisir pour le gouvernement. Sitôt annoncée, les lobbies professionnels (auteurs, producteurs, réalisateurs,...), relayés par l'opposition, sont montés au créneau, dénonçant ici "le bradage du service public", là "un coup mortel porté à tout le paysage audiovisuel français". Le gouvernement heurté à l'hostilité des principaux diffuseurs (TF1 et M6), ulcérés à l'idée de partager le gâteau publicitaire avec une nouvelle chaîne privée. Pour tenter de rassurer les uns et d'apaiser les autres, le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a dû se résoudre à faire deux concessions majeures, la suppression de toute publicité sur le service public (France 3, France 5 et ARTE) et le report sine die du lancement de la télévision numérique terrestre, qui aurait vu la création de nombreuses chaînes venant directement concurrencer TF1, Canal + et M6. Ce 23 novembre 2003, la privatisation de France 2 modifie radicalement le paysage audiovisuel. Le service public ne représente plus qu'environ 20% de l'audience de la télévision (contre plus de 40% auparavant), tandis que dans le privé s'ouvre une nouvelle période de concurrence acharnée.
24 novembre 2003
Changement de nom: France 2 devient "La 2". Arnaud Lagardère, fils de Jean-Luc, prend la présidence de la chaîne. Jean-Pierre Elkabbach, qui a mobilisé tous ses réseaux politiques pour favoriser la candidature du groupe Lagardère, est remercié par un poste de vice-président. Jérôme Bellay (Europe 1) est nommé directeur de l'information. Xavier Couture (ex-Canal+), directeur de l'antenne.
29 novembre 2003
Arnaud Lagardère multiplie les contacts avec les animateurs vedettes de la chaîne. Pour éviter que Delarue, Ruquier, Sébastien et Ardisson ne passent à l'ennemi, il augmente leur salaire. TF1 essaie de débaucher Delarue, qui hésite : l'inimitié profonde entre l'animateur et Elkabbach est connue, et TF1 lui propose un pont d'or. Inquiète à l'idée de perdre l'animateur de Ca se discute, La 2 surenchérit. Delarue reste.
1 décembre 2003
Jean-Luc Lagardère et son fils Arnaud remettent officiellement au ministre de l’Economie, des Finances et de l'Industrie Francis Mer un chèque de 1,6 milliard d'euros pour le rachat de 49% du capital de La 2 (le maximum prévu par la loi). Le solde des actions - soit 51% - est introduit en Bourse. La photo immortalisant l'événement sera publiée sur une double page dans Paris Match sous le titre: "Lagardère, retour gagnant".
Contrairement à la Cinq, les Lagardère n'héritent pas d'une chaîne moribonde mais d'une télévision bien installée et dotée d'un confortable matelas d'audience (plus de 20%).
19 décembre 2003
Gérard Klein déclare vouloir arrêter L'instit. "Les valeurs défendues par mon personnage sont en contradiction avec les objectifs de La 2. L'Instit est un personnage de service public, il doit le rester" explique l'acteur. La 2 annonce la reconduction des séries PJ, La Crim' et Maigret. Les enquêtes d'Eloïse Rome et Avocats et associés passent à la trappe.
24 décembre 2003
Champagne chez les annonceurs. La privatisation est une très bonne nouvelle, confie l'un d'entre eux. Le nombre d'écrans publicitaires va augmenter, les prix des spots vont donc baisser... Et le marché publicitaire se fiche de savoir si les trois chaînes pourront vivre à long terme. Pour l'instant, c'est tout benéf' pour nous.
A la Bourse, l'action de TF1 et celle de M6 perdent 5%.
3 janvier 2004
Les programmes de La 2 commencent à être modifiés. En douceur. Seules les émissions à audience mollassonne ou à faible potentiel publicitaire sont supprimées. Chanter la vie, Pyramide, Des chiffres et des lettres et Vivement dimanche ! passent à la trappe. Les deux dernières seront récupérées par France 3. Dans le domaine culturel, c'est l'hécatombe: Des mots de minuit, Un livre, Musiques au cœur disparaissent. Campus, rebaptisé Le livre n°1 est recalé en troisième partie de soirée. Il sera animé par Daniela Lumbroso en remplacement de Guillaume Durand. Les locomotives d'audience ne bougent pas. On a tout essayé est maintenu en semaine, Tout le monde en parle le samedi, Ca se discute le mercredi, tandis qu'Un gars, une fille continue d'attirer les foules avant le 20 heures. Les émissions religieuses passent sur France 3. Désormais, le dimanche matin, La 2 mise tout sur le tiercé, arraché à Canal +.
4 janvier 2004
Laurence Ferrari, tout sourire et tailleur rose bonbon, ouvre le JT de 20 heures. Débauchée de TF1 à prix d'or, elle présente le journal de La 2 en alternance avec David Pujadas. On propose le 13 heures à Béatrice Schönberg, en remplacement de Daniel Bilalian. Refus de l'intéressée. La 2 tente alors de débaucher Thomas Hugues (TF1) avant de "se rabattre" sur Jacques Legros (TF1). Ce dernier a commencé sa carrière comme ingénieur civil à la Délégation générale de l'armement. Un bon point pour intégrer le groupe Lagardère.
5 janvier 2004
Mots croisés et Complément d'enquête sont supprimés. Le magazine d'information de Benoît Duquesne est jugé "trop élitiste et pas assez fédérateur". Quant à Mots croisés, il renaîtra sous une autre forme sur France 3, toujours avec Arlette Chabot. Envoyé spécial est maintenu sur La 2, mais rétrogradé en seconde partie de soirée. Françoise Joly et Guilaine Chenu annoncent une nouvelle formule pour le printemps.
15 janvier 2004
Marc Tessier ayant démissionné de la présidence de francetélévisions, le CSA élit Patrice Duhamel (éditeur du Figaro Magazine, ex-directeur général chargé des programmes de France 3) par sept voix contre deux à Jean-Paul Cluzel (RFI), soutenu discrètement par Alain Juppé. Jean-Pierre Raffarin avait caressé l'idée de pousser à ce poste son conseiller chargé de la communication, Dominique Ambiel, avant d'y renoncer. Politiquement trop voyant.
17 janvier 2004
1500 salariés sur La 2, c'est trop pour le groupe Lagardère. Le dégraissage se fera en douceur, comme lors de la privatisation de TF1. Arnaud Lagardère fixe un objectif: 300 départs dans les dix-huit mois. Sur les 350 journalistes (TF1 en compte 200), 57 font jouer la clause de cession (cette clause permet à tout journaliste de quitter sa société dans les conditions d'un licenciement en cas de rachat de l'entreprise). Une cinquantaine d'autres sont progressivement poussés vers dehors avec de confortables indemnités. Idem pour près de 200 salariés non journalistes. Parallèlement, le groupe Lagardère achète la paix sociale en promouvant plusieurs responsables syndicaux et augmentant les salaires.
22 janvier 2004
Jean-Pierre Elkabbach nomme Thomas Anargyros, le directeur des fictions de M6, à la tête du département fictions des La 2. Dès son arrivée, il annonce une politique de fiction résolument "moderne, audacieuse et innovante", et lance un appel d'offres pour deux téléfilms et "une série qui se devra de mettre en scène un personnage historique récurrent et visera un public familial et populaire".
Gérard Klein renégocie finalement son contrat à prix d'or: il continuera d'incarner l'Instit pendant trois saisons. Arnaud Lagardère se dit "très satisfait". Il peut, le beau Gérard attire en moyenne 7 millions de téléspectateurs.
28 janvier 2004
Le nouveau président de francetélévisions, Patrice Duhamel, conserve Rémy Pflimlin à la direction de France 3. Mais le directeur de l'information, Hervé Brusini, jugé incontrôlable, est débarqué. Colère de la Société des journalistes, qui entame une grève de trois jours.
30 janvier 2004
Jérôme Bellay, le nouveau directeur de l'information, est confronté à un problème préoccupant. France 2 disposait d'un libre accès aux images de France 3 pour une somme presque symbolique (moins d'1 millions d'euros par an). La 2 ne bénéficie plus de cette source qui alimentait généreusement Télématin (un vrai succès d'audience) et le JT de 13 heures. Elle est contrainte de reconstituer rapidement un réseau de correspondants régionaux. Coût: 12 millions d'euros.
1er février 2004
Le documentaire entame sa cure d'amaigrissement: la case hebdomadaire Contre-courant disparaît de la grille. Au sein de la chaîne, on assume: "Privatiser France 2, c'était condamner ce genre de programmes. N'importe quelle chaîne privée agirait ainsi, quelle que soit la ligne éditoriale. Un talk-show fait de 20 à 25% d'audience en moyenne; même en ayant la meilleure politique, on ne peut estimer celle d'un docu. Difficile, donc, de la vendre à des annonceurs !". La 2 se cantonne donc à la diffusion de documentaires animaliers, le dimanche après-midi (Bêtes, mais pas bêtes). Pour le reste, en dehors de quelques documents exceptionnels, elle crée un rendez-vous mensuel consacré aux "icônes du siècle" présenté par Frédéric Mitterrand. Le premier film rend hommage à Lady Di.
15 février 2004
Avant la privatisation, France 2 et France 3 achetaient en commun tous les grands événements sportifs (le Tour de France, Roland-Garros, le Tournoi des six nations, Paris-Dakar...) et se les partageaient à l'antenne. La privatisation change la donne. TF1, qui rêve depuis longtemps du Tour de France, fait monter les enchères et propose une diffusion commune de l'événement avec sa filiale Eurosport. France 3 est incapable de surenchérir seule. La 2 lui propose une alliance (une première entre une chaîne publique et une chaîne privée) pour contrer TF1. Les deux chaînes finissent par emporter le Tour et reconduisent leur partenariat sur Roland-Garros, La 2 exigeant cependant de retransmettre les finales et demi-finales. France 3 s'incline. Le groupe Lagardère a sauvé l'essentiel, mais l'addition est salée. Il faudra attendre avant de s'attaquer au foot.
17 février 2004
"Généraliste populaire et de qualité d'un côté, encore plus ancrée sur les régions de l'autre". Lapidaire, le directeur de France 3, Rémy Pflimlin, brosse la nouvelle carte d'identité de la chaîne. Pour éviter de saturer l'antenne nationale avec des décrochages régionaux, France 3 va créer dans les deux ans huit chaînes régionales qui fabriqueront chacune deux heures de programmes propres (une heure de magazine, une heure de débat). Le reste du temps, elles reprendront une sélection des programmes de France 3. Coût de l'opération sur une année: 10 millions d'euros par chaîne.
2 mars 2004
Delarue aurait-il déjeuné avec Etienne Mougeotte ? La rumeur enfle dans les couloirs de La 2.
6 mars 2004
Premiers bouleversements au 20 heures. Jérôme Bellay décide de refondre le service "politique étrangère". Cinq bureaux à l'étranger sur dix sont supprimés. Pékin et Abidjan, parce qu'il ne sont pas assez rentables, Bruxelles et Berlin, parce qu'ils sont trop proche de Paris. New York, parce que celui de Washington suffit. Moscou, Londres, Jérusalem et Londres restent en place. "Rome fermera après la mort du pape" souligne-t-on ironiquement dans les bureaux de la direction. Au sein de la rédaction, la hiérarchie est de plus en plus affirmée. L'armée mexicaine de France 2 a laissé place à un ensemble très compartimenté, avec, au bout de chaque chaîne, de jeunes journalistes recrutés à bas prix au sortir des écoles. Aucun changement notable à l'antenne. L'audience est toujours à la traîne par rapport à TF1 (27% contre 38%). Chaque journaliste peut le constater en lisant les résultats affichés dans les ascenseurs.
10 mars 2004
La Société des journalistes de France 2 est dissoute. Au temps de France 2, elle regroupait des représentants du personnel chargés de discuter avec la direction des choix éditoriaux. C'est elle qui avait provoqué des débats internes sur la responsabilité de France 2 après le score de Jean-Marie Le Pen à la présidentielle de 2002. Pour briser ces "irréductibles", la direction octroie des augmentations massives à certains journalistes et pas à d'autres, créant des dissensions internes jusqu'à la dissolution finale. Dorénavant, la direction de France 2 n'aura de comptes à rendre à personne. Comme sur TF1
11 avril 2004
Déménagement. La 2 quitte le bâtiment qu'elle partageait avec France 3 dans le 15e arrondissement et s'installe à La Plaine St-Denis. Le gouvernement se retrouve à 30000 mètres carrés de locaux au loyer élevé sur les bras. Il finira par y installer une partie des services du ministère des Affaires Etrangères, toutes les sociétés dédiées à l'audiovisuel extérieur (RFI, TV5...) et la chaîne à vocation internationale que Jacques Chirac appelle de ses voeux.
12 avril 2004
Ca se discute change de formule. Il ne faut plus se contenter de parler des sujets, il faut les montrer. La part de discussion en plateau s'amenuise, celle des reportages augmente. L'Audimat aussi.
Le responsable des divertissements de La 2 suggère à Patrick Sébastien d'agrémenter le plateau du Plus grand cabaret du monde avec des numéros "plus glamour".
1er mai 2004
C'est le grand jour pour "Envoyé très spécial", la nouvelle formule du magazine de Guilaine Chenu et Françoise Joly. Sujets plus courts, plus accrocheurs, l'émission remporte un beau succès d'audience. Parmi les thèmes du premier numéro, une interview exclusive de Fidel Castro, un sujet sur le trafic des vidéos pornos, en pleine explosion depuis l'interdiction du X à la télé. De son côté, le journal de 13 heures, présenté par Jacques Legros, entame une remontée spectaculaire face à son rival Pernaut (30% pour La 2, 42% pour TF1). Rival et modèle: le 13 heures de La 2 est un clone de celui de TF1. Au 20 heures, l'audience monte doucement, mais les changements sont moins visibles. Bellay et Lagardère tiennent à préserver la vitrine de la chaîne. On compte tout de même davantage de sujets spectaculaires à l'antenne.
15 mai 2004
La 2 rachète de grosses séries à succès telles que Cops under attack, Les brasiers de la passion et San Diego Connection. Ces séries dépasseront vite les 25% d'audience, seuil qui, pour La 2, décide de la vie ou la mort d'un programme.
6 juin 2004
La direction de la 2 promeut l'actionnariat salarié. Pour une action achetée, la chaîne en offre une. En quelques mois, 60% des salariés de La 2 deviennent actionnaires de l'entreprise. Le cours de Bourse de la chaîne est affiché dans l'ascenseur, à côté des résultats d'audience.
18 juin 2004
Xavier Couture demande à Ardisson de ne pas recevoir les journalistes Philippe Labarde et Bernard Maris (Oncle Bernard de Charlie Hebdo), qui viennent de publier un pamphlet contre les groupe monopolistiques intitulé Le capitalisme KO. Il lui suggère également de cesser d'interviewer des hommes politiques, en arguant que "ce mélange des genres nuit au positionnement de l'émission, dont le rôle est surtout de divertir". Ardisson menace de quitter la chaîne.
1er septembre 2004
Le premier des deux films "modernes, audacieux et innovants" promis par Thomas Anargyros est programmé en seconde partie de soirée. Marc et Patrick conte l'histoire d'un couple d'homosexuels bordelais décidé à adopter un enfant. Libération s'étonne presque de "la finesse d'un scénario qui ne verse jamais dans la caricature, malgré un happy end convenu". Télérama attribue deux T noirs. L'audience suit: 30% malgré la diffusion de Men in Black II sur TF1 à la même heure. La 2 commande la suite des aventures de Marc et Patrick.
3 septembre 2004
La 2 se lance dans la télé-réalité avec Un monde meilleur, émission quotidienne présentée par Frédéric Lopez. Le principe: dix bénévoles débarquent dans un pays du tiers-monde et sont chargés de sauver les populations faméliques. Chaque semaine, le moins diligent - celui qui a pris le moins d'initiatives - est éliminé par un vote du public. L'argent récolte par les appels des téléspectateurs alimente un fonds d'urgence de la Croix-Rouge. La chaîne se frotte les mains: elle inaugure un nouveau créneau de real-TV, dont l'aspect voyeuriste est compensé par le dessein humanitaire. L'audience s'envole.
5 septembre 2004
Le 20 heures de La 2 est de plus en plus regardé, mais reste encore loin de celui de PPDA et Claire Chazal (31% contre 39%). Lagardère commence à s'impatienter. La ligne éditoriale s'infléchit. Par souci d'économie, les reportages se font plus rares, surtout en politique étrangère. Au lieu de partir sur le terrain, les journalistes restent derrière leurs ordinateurs et montent eux-mêmes les images reçues par les EVN (Eurovision News, banque d'images mondiale). L'étranger trouve sa place sur France 3. La nouvelle formule de Soir 3 a d'ailleurs été allongée d'un quart d'heure.
6 septembre 2004
Delarue dément avoir joué au golf avec Patrick Le Lay.
8 septembre 2004
La 2 abandonne le créneau adolescent et décide de concurrencer frontalement TF1 sur la tranche des 4-10 ans. Pour les publicitaires, le public le plus captif se trouve là. La 2 prévoit un budget important (environ 21 millions d'euros) destiné à financer des achats et à développer une importante politique de coproductions dans le domaine de l'animation.
6 octobre 2004
Les synergies et la promotion croisée au sein des médias Lagardère se sont progressivement mises en place. La 2, Europe 1, Le journal du dimanche, Télé 7 jours, Elle et Paris Match renvoient désormais en permanence l'un à l'autre. Une part de plus en plus importante des émissions de La 2 est présentée en partenariat croisé. Le CSA menace. Pour la forme.
13 octobre 2004
Lancement d'Info, intox, un nouveau magazine d'information dominical présenté par Guillaume Durand et destiné à concurrencer le Sept à huit de TF1. Le premier numéro, en partie consacré à la vie privée de Tracy et Kevin, les deux nouvelles stars de l'émission de real-tv Un monde meilleur, fait un flop. De son côté, Envoyé très spécial voit son audience s'éroder. A force de faire le grand écart entre les sujets racoleurs et les reportages classiques, le magazine a perdu son identité. Presque un an après la privatisation, le journal de 20 heures de La 2 commence à faire parler de lui. "L'info en crise" titre Télérama, qui lui consacre une enquête dans laquelle un journaliste vide son sac: "Les journaux et les magazines ne sont plus un espace d'analyse, mais un simple reflet de la société, une forme de miroir pour voyeuristes". Etienne Mougeotte rit sous cape.
20 décembre 2004
Envoyé très spécial programme une soirée spéciale "A bord du Charles-de-Gaulle", le porte-avions nucléaire français. Un merveilleux publi-reportage, ironise une chroniqueuse des Inrocks.
3 janvier 2005
Arrivée de la série Capitaine Florent (grandeur et décadence d'un officier du premier Empire), largement relayée par les médias Lagardère. Une de Télé 7 jours et interview fleuve dans Paris Match. Delon père et fils incarnent le capitaine aux divers âges de sa vie. Malgré ses invraisemblances historiques (recensées dans un article assassin du journal Notre histoire) et les critiques acerbes de la presse télé, le premier épisode dépasse les espérances de La 2, qui s'offre le luxe de battre TF1 (Julie Lescaut) et M6 (Destination Sao Paulo, émission de télé-réalité où les participants doivent se débrouiller seuls, pendant cinquante-quatre jours, dans une favela brésilienne). Pendant de longs mois, chaque mardi à 21 heures, Capitaine Florent continuera de cavaler en tête.
Mars 2005
Le deuxième téléfilm issu de l'appel à scénarios est programmé. Un long chemin narre "crûment" selon le dossier de presse, "le quotidien d'un jeune de cité. Abdou, 15 ans, s'enfonce dans le deal et les petits trafics. Après un long séjour en centre fermé, il fait la connaissance de Katia, une jeune éducatrice qui lui redonnera goût à la vie". Le téléfilm ne rameute pas les téléspectateurs. Pire, il provoque des remous. Plusieurs associations familiales se disent outrées par "la grossièreté des dialogues et la violence de certaines scènes". La polémique enfle, d'autant que Thomas Anargyros, mis en confiance par le succès de Marc et Patrick, a convaincu Xavier Couture de diffuser le téléfilm en prime-time. Anargyros est démis de ses fonctions. Il embarque dans ses bagages ses "fictions modernes, audacieuses et innovantes". Jean-Pierre Elkabbach déclare que la chaîne va se recentrer sur de "belles fictions populaires et tous publics". Désormais, la fiction sur La 2 reposera sur deux piliers : les séries avec des héros récurrents et quelques téléfilms de prestige (un Victor Hugo avec Depardieu est attendu en 2007). Une équipe de jeunes scénaristes est chargée de remanier les scénarios afin de coller à la nouvelle ligne: personnages positifs, intrigue simple et happy-end systématique.
13 avril 2005
La réglementation actuelle (obligation de recourir à des producteurs indépendants pour les oeuvres audiovisuelles) gêne Lagardère qui ne peut profiter à plein des capacités de son groupe. Pour la première fois, La 2 ne respecte pas les obligations réglementaires. Le CSA menace. Pour la forme. Le lobbying du groupe Lagardère, rejoint par les autres chaînes privées, aboutit à une libéralisation significative de cadre législatif et réglementaire.
10 février 2005
Delarue finit par se faire débaucher par TF1.
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その兎、凶暴に突き、、、
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