Merci Emyr pour ces vidéos très intéressantes. L'univers de l'aéronautique m'a toujours fasciné, ainsi que tous ceux qui travaillent dans ce domaine. Alors, longue vie à Air(') France et bon anniversaire !
Et merci à toi de nous faire partager ta passion

ah lalala.... c'est quand même bizarre qu'on n'évoque pas avec autant de vigueur et de pessimisme les risques liés à la route, notamment les autocars...
Eh oui, vous l'aurez compris, c'est tellement dangereux l'avion qu'à l'heure où je vous parle, ma jambe de bois me donne des fourmis...bref, j'arrêterais là la provoc...

Plus sérieusement, je vous répondrais simplement : oui, il y a des crashs mais il n'y a pas que des crashs!!!!! et quand il n'y en a pas, nous sommes aussi là! je répondrais à Marc Aurèle concernant la formation exacte dans le post suivant mais bizarrement personne ne pense à toutes ces choses qui peuvent se passer entre le vol parfait et le crash :

Qui est là pour pratiquer un massage cardiaque s'il n'y a pas de médecin, d'infirmière ou de pompier compétent et reconnu comme tel à bord?

Qui est là lors d'un accouchement prématuré à bord, toujours sans personnel médical compétent à bord?

Qui était là la semaine dernière lors de la dépressurisation rapide du vol Ryanair au dessus de Limoges pour aider les passagers à les assister dans leur prise d'oxygène avant que l'avion ne se pose?

Qui est là quand un départ de feu se déclenche?

Qui était là à Toronto pour évacuer les passagers du vol AF ayant raté son atterrissage ou même l'année dernière à Heathrow pour le vol British Airways?

Qui est là pour assurer la sureté de l'appareil autant que faire se peut?

Des exemples comme ça, je pourrais en donner des milliers, tellement chaque vol est différent. En 3 ans d'ancienneté, j'ai déjà tellement d'anecdotes qu'un bon livre de 300 pages serait déjà édité!

Parler de crash n'est pas malsain, mais j'aimerais tant qu'on arrête de penser qu'un vol, c'est forcément une cabine où rien ne se passe ou bien un avion qui se "crash" car il y a tellement d'autres possibilités... Et à chacune d'entre elles, l'entrainement, la formation des personnels assistés par un nombre incroyable de matériels à bord!

Merci beaucoup Air. D'ailleurs ta réponse aura le mérite de recentrer le sujet, qui est, je le rappelle, les 75 ans de la compagnie nationale.... même si toutes les questions posées ont le mérite d'être posées sans aucun problème!
Longue vie à Air France? bah j'espère bien car j'y bosse! lol

Bonne idée, raconte tous une histoire Tonton emyr

Merci de poser la question surtout ces temps ci car en fait, le diplome et la formation viennent d'évoluer compte tenu de l'uniformisation des règlementations aéronautiques dans tous les pays d'Europe le 17 juillet dernier

En réalité, la formation est importante mais pas tant que tu sembles le croire. Ce qui est lourd, ce sont surtout les multiples étapes, tests et concours nécessaire pour y arriver!
Car ce n'est pas vraiment simple cette affaire...

Au départ, les conditions sont simples : avoir le niveau BAC, et avoir 18 ans (21 ans avant le 17 juillet derner). Il faut ensuite "avoir une bonne santé physique et mentale", et être détenteur du CFS, alias Certificat de Formation à la Sécurité (existant depuis ce fameux 17 juillet, anciennement CSS, Certificat Sécurité Sauvetage). Et voilà!

MAIS :

- pour montrer son aptitude physique et mentale, il faut passer une visite d'une journée dans un centre médical militaire agrée. (analyses physiques et mentales)
Cette visite doit être d'ailleurs repassée tous les deux ans dans sa carrière, avec possibilité de perte de licence si la visite s'avère négative et donc.... perte d'emploi!

- quant au fameux CFS, c'est un peu un pèlerinage... Trois parties : un examen théorique PUIS un examen pratique PUIS une validation par 60 heures de vol comme stagiaire navigant dans une compagnie. Dans les trois phases, plusieurs matières sont enseignées :
- la sécurité/sauvetage, la partie la plus importante, avec une formation aux bases de l'aéronautique, un apprentissage minutieux des équipements de secours dans un avion, une formation pointue aux différentes phases d'évacuation, aux différents cas d'intervention : feu en cabine, fumée en cabine, descente d'altitude d'urgence, dépressurisation, sauvetage en mer, sauvetage en terre hostile, sauvetage en montagne, conditions polaires, désertiques, pilote en incapacité de voler, etc...
- le secourisme : formation correspondant peu ou prou au brevet de secourisme, mais adaptée à l'aérien. S'y ajoutent donc l'apprentissage du matériel présent à bord, à l'environnement de l'aérien, le massage cardiaque, les fractures, les brulures, les maladies tropicales, pulmonaires, digestives, et aussi donc être capable de réaliser un accouchement à bord, ou même..... de traiter un décès...
- le CRM (Crew Ressource Management) ou l'art et la manière d'être productif en sachant considérer les ressources de chaque membre d'équipage...
- le transport des marchandises dangereuses : il s'agit surtout des règles internationales en la matière.

Quand vous avez obtenu tout cela (formation dispensée dans des centres privés uniquement et examen dispensé dans des centres nationaux de la Direction Générale de l'Aviation CIvile), vous n'êtes pas PNC pour autant! C'est ensuite le parcours du combattant pour passer les longues sélections des compagnies aériennes (entretiens et tests divers, notamment en anglais bien sur, mais pas seulement). Quand vous êtes recrutés, il faut vous spécialiser, c'est à dire faire un stage de qualification sur une, deux ou trois machines. Car non! : on ne peut pas voler sur toutes les machines en même temps! Tous les ans, un nouveau stage est effectué pour réaliser à nouveau une qualification machine et effectuer toutes les procédures normales et d'urgence en simulateur.Si les tests sont négatifs, on ne peut pas voler tant qu'on ne se présente pas à nouveau pour que cela soit positif...

Enfin là, vous êtes PNC!

Voilà Marc Aurèle (et les autres). J'ai essayé de résumer, mais c'est assez complexe... C'est un métier de passionné : quand on ajoute à tout cela les levers tot (entre 2h et 4h du matin), les nuits blanches en vol, le décalage horaire, les changements de climat, d'alimentation, on se dit que la personne qui n'est pas ou plus passionnée ne peut pas continuer ce métier. C'est cela qui le rend formidable. et j'avoue qu'Air France nous aide bien pour garder la magie de ce métier...

Mon Dieu, j'ai l'impression d'être le grand père dans la pub pour les bonbons Werther's quelle horreur! Ce n'est pas moi qui a 75 ans mais Air France!!!!
Azerty, tu ne crois pas que j'en ai déjà dit assez comme ça?

Je ne connais pas ton âge, je ne saurais dire si tu as le même âge que ta société !
Sinon, tu dis ce que tu veux, mais tu n'a pas quelques anecdotes croustillantes à nous faires partager ? Drôles de préférence, mais après c'est toi qui vois Tonton emyr

Tu penses bien qu'à 75 ans, on n'a plus le droit de naviguer et heureusement! (remarque, lorsqu'on croise les équipages américains en particulier de Delta, certaines hotesses semblent vraiment avoir la soixantaine bien tassée! incroyable!)
En France, la limite est à 55 ans : régime spécial me dites vous? bah pas vraiment car à l'heure actuelle, rien n'est prévu pour savoir comment on doit faire pour vivre de 55 à 60 ans, âge où on décroche la retraite... Du coup, assurance et tout le toutim vienne remplacer tout ça.

Pour les anecdotes, je préfère vous raconter les positives car les négatives, les vraies, je n'aime pas trop les raconter...

PS : j'ai 28 ans, ptit insolent!

Je sens que je t'ai vexé, là, emyr... alors que ce n'était nullement mon intention ! Je te rappelle que dès ton 1er post parlant de ton métier, je t'avais fait part du respect que j'en avais, sachant qu'il ne se limitait pas à servir des plateaux, comme tu disais.

Je t'accorde qu'il est peut-être trop simple de penser directement aux crashs, et qu'avant d'en arriver là, il pourra se passer maintes et maintes situations. Mais je n'ai pas assez d'expérience de voyages en avion pour les connaître (je n'ai jamais rien vécu d'exceptionnel durant les quelques fois où j'ai pris l'avion). Mais je suis tout à fait conscient que vous êtes aux premières loges lorsqu'il arrive un imprévu !
Parler directement des crashs est exagéré, soit ; mais tu ne peux pas enlever cette idée de la tête des gens : l'avion reste un élément qui fait peur car quand on pense "accident", on pense "crash" et donc "tous les passagers ont péri". Tu parlais des autocars ou de la voiture : même si les risques existent, on n'y pense pas en y montant dedans car on se dit forcément qu'à NOUS, il ne peut rien arriver (sensattion totalement stupide, je te l'accorde).

Enfin bref, même si j'adore prendre l'avion (depuis que je l'ai découvert, ça m'éclate à chaque fois, et je reste toujours les yeux rivés au hublot - oui, je suis toujours à côté du hublot, ya pas moyen autrement !), une appréhension restera toujours présente en moi au décollage (tiens, la poussée n'a-t-elle pas diminué, là ? C'est sûr qu'on continue à monter ?), pendant le vol (oh, les turbulences, ça va un moment, mais faudrait pas que ça dure !) et à l'atterrissage (c'est normal ce crissement ? Ya pas l'ABS sur un avion ? Et on est près du terminal, là, faut qu'il freine plus !).

Dis-moi que tu excuses mes posts précédents !

PS :
Tu es sûr de vouloir te limiter à parler d'Air France ? Je trouve très bien les digressions de ce post sur ton métier !

Mais non tu ne m'as pas du tout vexé! Je suis difficilement vexable (pas comme certains grognons...).
C'est gentil de t'intéresser à ce point au métier et si d'autres le veulent, bah on peut continuer . Mais on peut aussi parler d'Air France, car il y aurait tant de choses à dire depuis ses 75 ans! Et notamment côté logo, mais on y reviendra. Côté pub aussi.

J'arrive de Vienne ce soir, et franchement, je crois que tu n'aurais pas aimé ce vol. Du fait des orages sur la route, de nombreuses turbulences sont venues perturber ce vol. Et pas des moindres. A tel point que pour le vol retour, on a du interrompre le service et s'asseoir sur les ordres du CDB ("PNC assis et attachés", voilà la phrase universelle). Franchement, les turbulences ne me font pas peur du point de vue de la navigabilité, elles me font plus peur car un trou d'air et hop on est au plafond! J'ai déjà décollé du sol avec mon trolley boisson et c'est pas du tout agréable. Donc il faut tout mettre en sécurité, s'asseoir et surtout s 'attacher! là, ya plus de pipi qui vaille! Bien sur, certains se croient plus fort et donc se lèvent (tu sais, nous ne sommes que des serveurs de plateaux, on a rien dans la cervelle)... Mais aujourd'hui, les Autrichiens sont des gens disciplinés et les 10 minutes difficiles qu'on a passé ont été en toute sécurité...

Nouvelle vidéo : nous voilà à 5 sur les 10 prévues!

Aujourd'hui, les métiers de la piste :

http://www.airfrancelasaga.com/spip.php?article137

Je l'ai jamais entendue, et heureusement ! Ca m'aurait fait encore plus flipper, je crois ! Bon, maintenant que je sais que ça arrive, je serai moins surpris.

De toute façon, tu le sauras avant de l'entendre car pour que le CDB prenne cette décision, il faut que ça bouge sévère

Oui ben justement ! Si ça bouge vraiment, comme tu dis, je serais déjà dans un état... proche de l'Ohio ! Mais tant que je vois les PNC s'occuper normalement, à la limite, ça peut me rassurer ! Mais si même eux doivent s'attacher, alors là, c'est la fin de tout !!

lol! Pourtant ça m'est arrivé assez souvent, surtout en hiver au dessus de l'Atlantique...
Les turbulences, comme disait mon prof de sécu sauvetage, c'est comme un canard dans le bain : quand on remue l'eau, le canard bouge, mais il ne coule jamais. Pour un avion c'est pareil.
Encore une fois, il ne faut pas avoir peur des turbulences en pensant que cela va faire chuter l'avion (les PNT sont formés si souvent à bien pire que ça ) mais il faut se protéger des projectiles que de fortes turbulences peuvent envoyer en l'air : ces projectiles, ce sont nos affaires..... et nous mêmes!

Enfin, n'oublie pas que les PNC s'attachent aussi (eh oui!) pour le décollage et l'attérissage, qui sont, elles aussi, les phases les plus critiques d'un vol, où la vigilance et la sécurité doivent être extrêmes.