Les syndicats de NextRadioTV, Groupe Tests (01net, Micro Hebdo), ont publié un communiqué, assez critique envers les politiques d'économies du groupe
Low cost, mutualisations, inégalités : trois menaces pour la qualité éditoriale et les emplois !
Rapprochement des rédactions de RMC et BFMTV, projet de développement des « synergies » papier/web chez Tests-Internext, « partenariats » BFM-La Tribune, « sous-traitance » des articles Sports de la Tribune aux équipes de RMC Sport… Pour Alain Weill, le grand chantier de la mutualisation tous azimuts des équipes est lancé. Avec, comme horizon, des risques importants pour la qualité éditoriale et l’emploi des salariés.
Tandis que l’ambition d’Alain Weill est de construire un puissant groupe de médias,
la situation sociale au sein des entreprises qu’il dirige est par ailleurs très insatisfaisante.
Des charges de travail surdimensionnées, des salariés peu informés sur leur propre entreprise, une politique salariale au profit de quelques dirigeants, de nombreuses règles sociales non respectées, une « gestion des ressources humaines » quasi-inexistante.
Face à cette situation, les représentants des syndicats de La Tribune (News Participation), du groupe NextRadioTV (BFM, BFMTV, RMC, RMC régie, NextradioTV, RMC Sports) et de Groupe Tests Holding (Groupe Tests, GT Labs, 01Régie, Internext) ont décidé de se concerter régulièrement pour échanger leurs informations et coordonner leurs actions dans la défense des intérêts des salariés.
Une stratégie de mutualisation dangereuse pour nos activités
Au moment où, récession oblige, les investissements publicitaires vont plus que jamais se concentrer sur des supports qui ont su bâtir une audience solide et qualifiée, rien ne serait plus dangereux qu’une stratégie qui détruise la diversité et la pertinence de notre offre éditoriale.
Dans l’information économique, sportive, généraliste comme sur les nouvelles technologies, c’est en effet grâce à l’identité spécifique de chacune de nos lignes éditoriales et à la qualité de nos contenus, qui passe par des effectifs suffisants et de bonnes conditions de travail, que nous sommes en mesure de maintenir un lien fort avec nos audiences respectives.
Si cette capacité des équipes à entretenir ce lien vital avec nos lecteurs, auditeurs, téléspectateurs et internautes était remise en cause dans le seul objectif de réduire les coûts, nos activités elles-mêmes seraient en péril. Et, par conséquent, nos emplois.
Créer de véritables synergies, c’est d’abord s’appuyer sur les professionnels des médias qui constituent ce groupe, c’est mettre en valeur toute la richesse de l’information apportée en créant des offres éditoriales sans cesse plus pertinentes, à même de consolider le lien avec nos audiences, de l’amplifier. C’est aussi renforcer la capacité de toutes les équipes et de tous les métiers qui concourent à la production et à la diffusion d’une information de qualité. C’est ce qu’attendent de nous nos lecteurs, nos auditeurs, nos téléspectateurs, nos internautes. Les synergies entre supports ne sont concevables que si elles sont négociées, acceptées, encadrées, mais surtout pas « low cost ».
Les salariés laissés pour compte
BFMTV, Groupe Tests, la Tribune, RMC Sport, le 10 Sport : depuis trois ans, Alain Weill multiplie les initiatives et les investissements, ce qui est positif… à condition que les efforts demandés soient équitablement répartis.
Or les distributions d’actions gratuites et autres privilèges à destination de quelques-uns sont symptomatiques d’une gestion des ressources humaines à deux vitesses.
La situation sociale dans les différentes sociétés du Groupe présente en effet de nombreux points communs :
- Intensité du travail en hausse : effectifs insuffisants, départs remplacés tardivement voire pas remplacés – ce qui revient de fait à une réduction d’effectif, fortes amplitudes horaires…
- Extrême faiblesse des structures de gestion des ressources humaines par rapport au nombre important de salariés
- Absence totale d’anticipation en matière d’emplois, de formations, de perspectives de carrière
- Non-respect fréquent du principe « à travail égal - salaire égal », notamment entre hommes et femmes
- Politique salariale de plus en plus individualisée et de moins en moins rationnelle
- Politique d’épargne salariale pas ou peu développée, avec des montants anormalement faibles par rapport à la moyenne des entreprises
- Disparité des accords collectifs, où certains salariés exerçant le même métier, parfois dans le même service, ne bénéficient pas des mêmes droits que les autres ;
- Droits d’auteur non rémunérés dans certaines structures ;
Cette situation est inacceptable.
Les salariés, quelle que soit leur entreprise, n’ont aucune visibilité sur leur avenir, sur leur entreprise, et encore moins sur le groupe. Absence de visibilité renforcée par le manque de transparence de la direction et le manque de stratégie d’entreprise clairement affirmée. Les représentants des salariés ne bénéficient que d’une information parcellaire et se trouvent dans l’incapacité d’informer les salariés sur les choix stratégiques de la direction. Celle-ci mène au pas de charge ses priorités, mais accumule les retards sur les priorités des salariés, défendues par les représentants du personnel.
Pour un dialogue systématique et constructif
Les représentants syndicaux demandent à Alain Weill la création dans les plus brefs délais d’un comité de groupe afin que les salariés puissent être informés clairement sur la politique de la direction et les choix qu’elle opère pour l’avenir de l’ensemble des activités du groupe.
Les représentants syndicaux appellent Alain Weill à entamer rapidement un dialogue constructif avec eux sur les problèmes maintes fois évoqués par les salariés et leurs représentants, ainsi que sur les réorganisations engagées par la direction dans les structures du groupe. Nous demandons une réunion entre la direction et l'ensemble des syndicats du groupe dans les plus brefs délais.
Enfin, les représentants syndicaux appellent les salariés à exercer leur vigilance pour défendre leur droit d’exercer leur métier dans des conditions de travail normales, avec des statuts et une rémunération à la hauteur de leur implication dans le développement de leur entreprise.
Le 8 décembre 2008, les syndicats :
CGT-Filpac, FO et SNJ de la Tribune
CFDT, CGT, FO et SNJ du groupe NextRadioTv (BFM, BFMTV, RMC, RMC régie, NextradioTV, RMC Sports)
CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO et SNJ de Groupe Tests (Groupe Tests, GT Labs, 01Régie)
CFDT, CFTC, CGT et SNJ d’Internext
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Source : Zataz <