Aujourd’hui seule l’utopie est raisonnable !
Cet appel n’a rien de solennel, ni de mégalomane. Je ne prétends être ni un apôtre,
ni un sauveur providentiel. Je suis juste un artiste populaire qu’une foule de gens (et
même dans mon entourage le plus proche) essaie de dissuader de se lancer dans une
telle aventure. Chaque jour, on m’abreuve, au mieux de mises en garde, au pire de
railleries désobligeantes. Le « tu te prends pour qui ? » est la tentative de
découragement la plus fréquente.
Il est vrai que je n’ai pas plus de légitimité ni de compétences qu’un autre, mais ma
volonté est inébranlable. Et je ne me prends que pour ce que je suis : un citoyen
responsable qui, grâce à son statut médiatique, a la chance d’avoir une tribune, et
qui a l’intention de l’utiliser sans réserve pour parler au nom de ceux qui n’en n’ont
pas.
Il est évident qu’on ne manquera pas de dénigrer le bien fondé de mon combat
altruiste au seul fait de mon appartenance à un milieu social où l’existence est plutôt
confortable et aisée. Je ne peux objecter à cela que l’évidence : Oui, je m’estime
privilégié et mes fins de mois ne sont pas difficiles. Oui, même si je la croise
souvent, je ne suis pas en contact permanent avec la précarité que je dénonce.
Mais je fais vivre beaucoup de gens, et même si je ne souhaite pas les étaler par
décence, mes générosités sont réelles et fréquentes. De plus, ce que j’ai acquis ne l’a
jamais été au détriment de quelque dignité humaine que ce soit. C’est mon travail et
lui seul qui m’a permis de m’offrir ces avantages.
Mon propos ne sera d’ailleurs jamais de fustiger la réussite et le profit que l’on peut
en tirer. Le mérite doit être récompensé à sa juste valeur. Ce ne sont que l’égoïsme
aveugle, les bénéfices sans foi ni loi, le mépris de ceux qu’on exploite que je compte
dénoncer ici. Ces travers n’ont jamais été les miens. Et mon cadre de vie ne peut en
aucun cas enlever quoi que ce soit à mes indignations, et à ma volonté de me battre
pour les moins chanceux. Au contraire, dans ma situation, c’est l’indifférence et
l’inaction qui seraient coupables.
Ce sont la résignation des êtres en souffrance que j’ai croisés, et le désarroi que j’ai
lu dans leurs yeux, qui ont dicté ma décision de m’investir dans ce combat pour un
sursaut citoyen. La conscience que mon pays est en train de glisser vers
l’irréversible, et qu’il serait irresponsable et surtout particulièrement lâche de léguer
ça à mes enfants, m’a inspiré le reste. Je ne souhaite être que le déclencheur, celui
qui allume la mèche. La suite vous appartiendra. Mais si mon action peut aider, au
minimum, à une prise de conscience de quelques-uns, j’en serais satisfait.
Nous sommes cernés de murs. L’intolérance, la cupidité, l’exploitation, nous
bouchent chaque jour un peu plus la vue. On m’a dit qu’il était vain, ridicule et
stupide de vouloir s’attaquer à une telle forteresse. Mon engagement apparaît
microscopique au regard de l’immensité de la tache, mais j’ai l’intime conviction
qu’il faut tenter quelque chose. Et qu’il faut le tenter maintenant. Je suis certain,
comme le dit le proverbe, que : « Ne pas essayer n’est se tromper qu’une seule
fois. »
L’écho fait à ce document ne sera peut-être qu’infime.
Qu’importe, ce sera déjà ça !
Mais j’ai la prétention d’y croire, et l’humilité de connaître exactement ce qu’il
représente : Même pas un pavé dans la mare.
Juste un caillou.
Est ce suffisant pour convaincre la majorité d’entre vous de bousculer l’ordre
établi ?
Sait-on jamais ?
Et si ce petit bruit de surface était le signal de départ du grand nettoyage, pour tenter
de débarrasser le fond de notre pays de la vase qui le pollue
provenant du manifeste en PDF disponible sur le site
http://www.youtube.com/watch?v=oFre1RBbw_8
Source :
http://www.le-dard.com