Ce qui est étrange, c'est que la louma fait un très beau boulot pendant que Pujadas explique qu'il doit rendre l'antenne...

France 2 a diffusée un sujet dans le journal de 13 heures revenant sur les événements d’hier soir dans lequel Thierry Thuillier explique pourquoi France 2 a choisi d'interrompre le journal, on apprend également que France Télévisions a décidé de porter plainte contre les personnes qui se sont introduites sur le plateau.

C'est en tout cas du très bon boulot. Ils ont réussi à montrer ce qu'il se passait sur le plateau, sans toutefois rendre lisible les revendications exprimées.
D'un point de vue maîtrise de l'antenne, c'est franchement bien joué. C'est là qu'on voit que cette Louma est vraiment chouette et permet une sacrée souplesse de réalisation !

J'ai vécu l’événement en direct hier, ça m'a étonné mais en bon Nodalien, je suis resté pour voir ce qu'il se passait.

Niveau réal, je pense que la régie du journal (ou du moins une partie) était envahie, vu l’arrêt du reportage en cours. Autrement, j'ai trouvé l'apport de la Louma très très bon.

En ce qui concerne la "prise de pouvoir" de la régie finale, il est étonnant de voir que la bande a tourné pendant de longues minutes. Pas un seul programme de secours (genre vidéos humoristiques) à lancer au débotté. Pas de journal tout images. Rien à part une belle boucle de secours (avec Sophia Aram à l'intérieur, c'est Bien!).
À l'avenir, on pourrait imaginer qu'ils lancent le "fameux" JT permanent de Francetvinfo.

Comment 40 personnes ont-elles pu entrer tranquillement à France télé et prendre en otage plateau et régie du 20h ?
Thierry Thuillier explique :

L'opération du 2 avril dernier semblait être uniquement un repérage.

Et c'est là qu'on comprend pourquoi TF1 refuse l'accès à ses locaux à toutes personnes extérieures après 19h30... Imaginez si ces personnes étaient munis d'armes diverses... Il faut que le service de sécurité de France 2 prenne ses responsabilités car ce scénario là ressemble à de la surveillance laxiste et une déconcentration flagrante...

Et laisse penser à quiconque qu'il peut passer à l'antenne pour exprimer sa cause devant des millions de téléspectateurs...

Tout à fait différent car ce jour-là, ce sont les journalistes de l'AITV qui manifestaient mais qui ont assez rapidement quitté le plateau après avoir obtenu une brève au JT (ils protestent contre la restructuration de leur agence, une réforme interne à France Télé donc).

Hier, il s'agissait du mouvement des intermittents. Un mouvement national qui dépasse le simple cadre de France Télé. Ils sont mobilisés contre la réforme de leur régime spécifique et ont sans doute voulu retenter le coup de 2003 quand Pujadas leur avait accordé la lecture de leur communiqué en plein JT.
A l'époque, cette décision avait moyennement plu au CSA qui avait convoqué la direction de l'info mais qui ne l'avait pas sanctionnée. Le CSA souhaite une rigoureuse maîtrise de l'antenne. Injonction à laquelle s'est pliée la chaîne hier soir.

L'occasion d'avoir l'impression que Pupu fait le JT de 13h :

Pujadas, sourire en toutes circonstances. Vue de face.

Derniers développements en Ukraine, les dernières nouvelles de la santé de Michael Schumacher, la défaite du PSG il y a 30 minutes et, à l'instant, fusillade au Etats-Unis, c'est là qu'il est intéressant d'avoir un journal de la nuit, au lieu de rendre compte de ces infos demain à 6h30, ou même à 13h chez le voisin...

Et je pense plus généralement qu'il y a un regain d’intérêt pour les JT "traditionnels" chez beaucoup de personnes qui se sont intéressées très tôt aux chaînes infos. (En commençant par moi ^^)
Rien qu'a voir ce forum, il y a quelques temps, le sujet sur BFM TV était en première position, et maintenant il a été relégué en 2ème page, tandis que les sujet "Infos et contenus sur les JT de la Une, Deux, Trois" sont toujours parmi les premiers à présent.

J'espère que les téléspectateurs n'attendent, quand même, pas qu'une chaîne spécifique traite une info pour la connaître. De nos jours, grâce à l'internet (via ordinateur, tablette et smartphone) et à la TNT (chaînes d'infos) voir même grâce à la radio (mais cela n'est pas nouveau), tout le monde peut avoir un accès instantané à l'information.

Du coup, je ne vois pas la pertinence d'avoir encore recours à un journal de la nuit. Sauf ci celle-ci apporte un réel plus aux téléspectateurs, par opposition au tout en image classique ou à un simple JT raccourci.

D'autant que les infos que tu cites (Ukraine, défaite du PSG et fusillade aux Etats Unis) ne sont pas des informations de toutes urgences. Et peuvent très bien attendre d'être davantage développées plus tard dans une édition régulière. Si une information était "urgente", nulle doute que France 2 ou TF1 casserait leur antenne pour une Edition spéciale.

Là, la personne qui souhaite connaître le score du PSG a sans doute déjà zappé sur une chaîne info ou sur l'Equipe 21 ou été voir sur internet.

Oui mais bon je suis quand même nostalgique de cette époque que je n'ai pas vécu... où le JT était rayonnant ^^
Sinon, ben selon ce que tu dis, on peut fermer boutique ! La moitié des sujets du 20h ne sont pas des sujets d'actualité, et on ne peut pas faire d'analyse dans les JT pour remplacer ça. Doit on a les interventions infantilisantes sans intérêt de Mr Statistique et graphes qui saute sur un fond vert, soit ils sont obligés de mentir car faire de la vraie analyse remettrait en cause beaucoup de choses. On doit donc s'en tenir à l'actualité pure je pense...
Et puis c'est aussi une volonté d'une grosse partie des français de ne pas vouloir s'informer : si ils refusent même ce qu'on leur met sous le nez chaque matin en sortant.du métro... c'est peine perdue...

Je remarque qu'en France, on s'est toujours fait avoir... quand le JT était en plein mouvement dans le monde entier, en France, on était dans une période statique.
(Suffit de regarder un 20h de TF1 de 1996 et de 2006 : ce sont exactement les mêmes. Et ne disonspas que c'est pour ne pas perturber le téléspectateur : on ne compte plus le nombre de télévisions qui ont su garder un élèment historique (le gong de l'ARD ou de Big Ben, tout en évoluant))
Et maintenant que ça bouge, c'est trop tard.
De la même manière, on est en France, passez-moi l'expression, le cul entre deux chaises : entre d'un côté les JT du nord plus courts mais plusieurs fois par jour, ou le grand JT du sud de l'Europe, unique mais très long comme en Espagne (1h15 !!!) ou au Portugal. Là encore on est minimaliste. On en fait un en soirée comme au Sud mais court comme au nord. On est donc perdants des deux côtés.
On ne doit pas faire un journal pour de l'audience etc... Une chaîne doit avoir un SERVICE d'info tout au long de la journée.

Quand je vois qu'Antenne 2 n'avait il n'y a pas longtemps : Télé matin, le journal des sourds et malentendants, 13h, des flashs l'après-midi, 18h30, 20h, 22h, 23h ! C'était même trop...

Pour finir : Les chaînes d'info font tout sauf de l'info. Elles veulent se donner de grands airs donc font du pseudo-décryptage. Résultat : il n'y a de l'info, ni sur les chaînes info, ni aux JT ! Cocasse, n'est-ce pas ?!

Le journal télévisé, même si il s'agit d'un service historique et une des causes de l'existence du medium télévision, est couvert par les astreintes d'audience depuis les années 80. Il fallait alors innover et ça tombe bien car les Français furent forts dans ce domaine depuis les années 70 avec la personnalisation voire l'ultra-personnalisation des rendez-vous d'information taillés sur mesure pour et par le présentateur afin de rendre l'information pus vivante et casser l'image de l'«homme tronc», on se souvient tous de Roger Gicquel et ses figures de style, de PPDA avec ses élégantes phrases d'introduction de reportages mais le maître dans ce domaine s'appelait Yves Mourousi, qui réussit l'exploit d'imposer son «bonjour» alors considéré comme malpoli, de s'asseoir sur une table pendant un moment et même de réaliser une fois par semaine un 13H à l'extérieur dans une place marquante de l'actualité. Mais comme tout produit, ça s'use et ça se délave donc il fallait encore remuer les méninges afin de rajeunir cet ensemble. Ainsi, le traditionnel fond bleu derrière le présentateur fut remplacé par un nouvel élément de décor construit au départ pour pouvoir incruster une image sur un coin prévu mais l'idée sera abandonnée assez vite au profit de quelque chose de plus personnalisé. Niveau incarnation des nouvelles télévisés, la mode fut alors aux duos (souvent paritaires) ce qui a l'avantage de permettre une présentation moins monotone et même dans le cas Mourousi-Augry de brider légèrement son style qui depuis a pris un coup de vieux.

Les duos ne rajeunissant peu ou prou ces journaux, les chaînes ont vite compris qu'il devaient saisir l'opportunité d'imposer un nouveau souffle, et ce depuis le lancement du 19/20 sur FR3, «l'info avant l'heure» présenté par Henri Sannier en compagnie de Ghislaine Ottenheimer. Ce premier fut alors remarqué par sa présentation très moderne pour l'époque et pour son style nouveau : phrases moins lourdes, plus agréable à écouter et personnalisation à quantité suffisante pour ne pas se faire passer pour un passe-plat, sans tomber dans l'excès. Succès garanti à sa mesure pour FR3 qui ringardisa les journaux concurrents. Antenne 2 voyait l'occasion en 1987 de remodeler ses journaux. Cet antenne lança une nouvelle formule d'A2 midi avec le duo Leymergie-Charnelet avec brio jusqu'à battre Yves Mourousi et son acolyte Marie-Laure Augry à plate couture et va même toucher au 20H en recrutant en son sein Henri Sannier qui va alors énoncer debout, devant une vue large du plateau, les titres : une première à l'époque.
Du côté de la toute fraîche concurrence privée, Canal+ se contenta de flashes intercalés entre les programmes de la journée et inventa le Flash Express : l'essentiel de l'actualité servie la plus rapidement qu'il soit humainement possible. La Cinq organisa quatre rendez-vous d'information complémentaires : le Journal permanent (alternative à Bonjour la France et aux journaux de Télématin), le 13H et le 20H par Jean-Claude Bourret et le Minuit Pile, encore plus pratique pour les noctambules que les journaux de la nuit diffusés vers 23H des autres canaux. M6 fait pâle figure avec son journal incarné par des repêchés de RTL Télévision, vite remplacé par le 6 minutes pour raison d'économies, d'audience et de stratégie.

La course au 'dimat continue dans les années 90 avec la fameuse chasse aux scoops de plus en plus effrénée et les éditions spéciales plus fréquentes et ce jusqu'à bidonner l'information (TF1, PPDA et Fidel Castro). Les magazines d'information et de décryptage ont eu le droit à un sacré boulevard jusqu'à la fin des années 90/début 2000. Chez TF1, on ne change rien aux deux principaux rendez-vous mais on supprime TF1 Matin pour laisser plus de temps au Club Dorothée et on mutualise les moyens la nuit avec LCI dès 1994. La Cinq disparaît avec ses journaux mais inspirera LCI avec le Journal Permanent. Tandis que chez France Télévision, on change de présentateur comme de garde-robe au fil des présidents mais on changea de formule et de décor de façon insensée jusqu'en 1999 : du décor bleu nuit, on passa au spacieux décor blanc dont le fond derrière le présentateur deviendra vite celui bleuté aux écrans floutés puis à un décor blanc pour le 13H et... au risible fond noir pour le 20H avec la nouvelle formule prônée par Albert du Roy mais ils seront remplacés rapidement par un planisphère gris-bleuté et la formule internationale servie par Sérillon en 1998 avant de connaître notre fameux rideau de douche à l'origine tournant mais le 13H de Gérard Holtz a eu un traitement spécial en 1999 avec le décor boisé digne de Gicquel.

Puis tout d'un coup : les chaînes d'infos sont arrivés dans la toute nouvelle TNT au nombre de deux : BFM TV et i>télé. La première, simple «nouvelle chaîne de l'info» va importer deux ans après sa création le format hard news en France avec le succès que l'on connaît. Depuis 2010, elle «truste» la course aux scoops en lançant de multiples éditions spéciales (plus très spéciales pour le coup) et en marquant le coup comme avec les images de la caméra de surveillance du Sofitel obtenu en exclusivité lors de l'affaire DSK. Le second, après trois ans d'analyses et de débats, va passer en 2008 sous un format hard news mais sans réel succès. Alors est venu Pierre Fraidenraich et sa formule Sport & News qui plongea définitivement la chaîne à un niveau abyssal. Le tir a mal été rectifié en 2010 en imitant mal le nouveau bulldozer de l'info et ceci perdure encore aujourd'hui.
Tandis que chez les chaînes historiques, on commence à aller mollo sur l'info : la chasse au scoops s'est calmée et les marroniers prennent de plus en plus de place... sauf chez Pernaut où l'on sert la même soupe terroir AOC cuisinée de façon traditionnelle depuis 1988, soupe dont les gens ne s'en lassent pas.
Le journal de la nuit, après sa suppression de la grille des programmes de TF1, devient une exclusivité France 2 sans compter le Soir 3 mais il se retrouve affaibli dès 2006 et la fin de l'incarnation de celui-ci au profit d'un tout-images plus économique qui sera supprimé à son tour en 2013 car trop confidentiel.

Pour l'affaiblissement du journal de la nuit de France 2, ça a même commencé avant.2006. Au tournant des années 2000 et même avant, avec parfois une durée de 5 minutes, un passage à l'antenne à 1h30 du matin et une réalisation dégueulasse, ça se voyait qu'il ne ferait pas long feu...
Avec Henri Sannier par contre ça avait de gueule ! Le pauvre, il s'était fait virer du 20 h en septembre 1988 et il a pourtant réussi à redynamiser les journaux de fin de soirée, avec pas 1 mais 2 journaux ! Et sa marque de fabrique : voix-off, entrée debout avec travelling etc...
On peut dire que France TV a vraiment raté tous ces rendez-vous avec l'histoire ! Il était prévu une chaîne d'info sur la TNT : projet annulé. Et la liste est longue.
Et pour TF1, on peut leur retourner leur logique (=pas besoin de JT matin et nuit) : le 13h n'est là que parce que ce n'est pas un journal et qu'il fait de bonnes audiences. Et quand Pernaut partirai ça deviendra quoi ?