Encore heureux !
On ne va quand même pas les féliciter parce qu'il font 20 minutes d'info par jour, parfois 30, alors que c'est le minimum du minimum !
Ailleurs on ne monte pas au pInacle des chaînes qui font 1h30-2h d'info par jour. Elles jugent cela normal.
Tout comme elles trouvent normal de privilégier les production locales concernant les fictions.

La chaîne n'a presque rien gardé de sa grille publique.
Ce n'est pas parce qu'il y a un JT maintenant, qu'il y en avait un avant, que donc c'est pareil et que TF1 a gardé une fibre publique.
C'est une fausse association.
Et à l'inverse beaucoup de chaînes privées dans le monde proposent des services dignes du public.
J'aimerai bien savoir ce qu'il reste de public sur la chaîne.

C'était le bon temps quand il fallait attendre une semaine pour avoir les audiences...
Ça permettait aux chaines de moins s'en soucier.

"La chaîne n'a quasiment rien gardé de sa grille publique".

Heureusement que la chaîne s'est renouvelée en 28 ans.

Moi ce que je vois c'est que TF1 partage beaucoup plus de programmes en commun avec BBC One que BBC One avec France 2.

Il y a c'est vrai beaucoup moins d'émissions de variétés sur TF1 car c'est un genre qui fédère difficilement. TF1 a besoin d'une audience familiale. Ça peut fonctionner quand ça prend un cadre cérémoniel et événementiel (Les enfoirés, la chanson de l'année, Stars80, les NRJ music awards).

Je n'ai pas eu le sentiment de féliciter TF1 ou de la monter au pinacle. Je te renvoie à la page précédente pour savoir exactement ce que j'en pense. Mais si la chaîne a nettement réduit la voilure depuis quelques années (j'en ai parlé), elle aurait très bien pu opter aussi pour une stratégie ultra-rentable à la M6 une fois privatisée. Ça n'a pas été le cas. TF1 continue à investir dans des genres où elle ne gagne pas d'argent comme la fiction, l'information et le sport. Il s'agit d'obligations qui lui sont imposées (notamment pour la fiction) mais c'est aussi une question de statut lié à son héritage.

Du côté de l'étranger, il y a aussi à boire et à manger et les perceptions ne sont pas toujours les mêmes qu'en France. Si la BBC reste une référence, elle diffuse aussi des programmes qu'on n'accepterait pas sur France Télévisions qui n'a d'ailleurs pas toujours à rougir de la comparaison avec certaines de ses productions (documentaires et magazines notamment). Et certaines chaînes privées peuvent aller très loin dans la trash tv. On n'a pas ce problème en France.

Tu juges donc Secret Story soft ?


Ensuite, ce que tu nous dit quand même, c'est qu'on doit être heureux de ce qu'on à maintenant sur TF1.
Si il n'y avait plus d'information et de fiction sur TF1, ils n'auraient de toute façon pas pu se réclamer première chaîne de France et rester sur le premier canal. Ce serait devenu du parasitage.
Il n'y a pas de grande chaîne sans journal.

Ensuite au niveau européen, il y a dans chaque pays au moins une chaîne privée investissant dans l'information, sans même se poser la question: ITV le fait, et n'est pas du tout dans le modèle M6.
Hier d'ailleurs, après le journal de 22h, ils proposaient un documentaire fait par des journalistes de la rédaction.

Ton avis tranche, car beaucoup nous disent que peu de choses ont changé depuis la privatisation : or tu sous-entend qu'on est passé à deux doigts de la fin de l'information et de la fiction.

Et puis quelle genre de chaîne les dirigeants de TF1 auraient voulu à l'époque si ils avaient fait ça ?!
Les téléspectateues auraient aimé ce genre de chaîne totalement déreglé avec des séries de mauvaise qualité, de la scripted-reality et du clash à longueur de journée ?
Comment aurait-on pu aimer cette mer** ?

Le cas de la BBC est atypique puisqu'elle dépend, en plus de la redevance élevé, de la vente de ses productions. C'est dans cet esprit que des programmes tels que Le Maillon Faible ont vu le jour.


Ça, c'était à l'époque de Mougeotte, même si le robinet à séries US s'est installé durant ses deux dernières années.

Les soi-disant sous-entendus que tu prêtes à stargazer sont ceux que tu as envie de comprendre. A aucun moment il ne dit qu'on doit être heureux de ce qu'est devenue TF1. Il essaye de déconstruire et montrer le statut hybride et l'évolution de TF1, qui est unique en Europe et qui explique la chaîne qu'on a aujourd'hui.

Celle de la première chaine publique, vaisseau amiral du service public, qui a été privatisée. Gardant dans les années 90, début 2000 une structure majoritairement publique (la structure n'a rien à voir avec les concepts de programme mis à l'antenne, on parle là de la structure de grille avec les types de programme). Avec des piliers que sont les rendez-vous d'informations de 13 et 20h, des programmes jeunesses (non rentables), de la fiction policière, de prestige, des unitaires en prime-time (non rentables), du sport (non-rentable), des vraies seconde partie de soirée avec des magazines sociétaux, politiques ou d'informations, du divertissement, des magazines également en prime-time, etc. Ce qui fait que certains pensaient, et pensent toujours (même s'ils sont beaucoup moins nombreux) qu'ils payent toujours pour les programmes de TF1 avec la redevance, sous-entendu cette chaîne est publique.

Cet équilibre du modèle semi-public, ou semi-privé c'est selon, perdurera jusqu'à la TNT qui a éparpillé les audiences, renforcée par la crise économique qui a fait chuté le marché publicitaire. Tout cela a conduit TF1 à rationaliser ses investissements en ne se concentrant que sur les tranches horaires à fortes audiences et avec des programmes assurant le maximum de rentabilité tout en remplissant au minimum ses obligations. Cela a conduit à la suppression quasi-totale des programme d'après prime-time, une augmentation de diffusion des séries US sur l'ensemble de la grille, une concentration de la chaîne sur les principaux évènements sportifs pourvoyeurs de fortes audiences et statutaires comme le football et le rugby mais avec l'abandon de la Formule 1 et de la Ligue des Champions, la réduction du temps d'antenne consacrée aux programmes jeunesses, disparition de programmes unitaires dans le divertissement et la fiction, notamment la fiction de prestige.

Bref TF1, une chaîne privée avec une forte influence de son passé public (d'où les critiques envers France 2 qui ressemblait trop à TF1 alors qu'au final c'est TF1 qui n'était jamais réellement devenue une chaîne privée), s'est en effet rapprochée de M6, M6iser de force, à cause des bouleversements structurels de la télévision et de l'économie. Elle a adopté un modèle de chaîne privée plus traditionnel. Maximum de recettes pour un minimum de dépenses. Il faut rappeler la forte profitabilité, les fortes marges d'M6 comparées à celles de TF1.

Maintenant, à mon avis, je pense que TF1 ne deviendra jamais comme M6, car c'est une question de statut mais aussi grâce, ou à cause selon le point de vue, des obligations.
Pour faire la différence avec la concurrence, il faut investir et parfois à perte pour garder un statut de chaîne incontournable peu importe le domaine (information, divertissement, sport, etc.). Mais désormais les contraintes financières sont plus fortes que dans les années 90/2000, elles obligent une chaîne comme TF1 à faire des choix plus drastiques et trouver des nouvelles solutions afin de dépenser moins, ou trouver de nouvelles sources de revenus, tout en essayant de préserver son statut. Toute la difficulté réside là. On l'a vu avec les passages à vide de l'information en terme d'audiences et de contenus. Contrairement à France 2 et la redevance qui permet d'être assez serein de ce côté-là (et encore...) mais qui elle aussi rencontre des difficultés pour d'autres raisons.

On voit en tout cas ces derniers temps que TF1 a de nouveau des projets pour quelques secondes parties de soirées, essaye de trouver des solutions pour ses fictions (accords internationaux, changement des règles de production et de coproduction, retour des unitaires, industrialisation de ses séries), recrute des nouveaux animateurs pour, on l'espère, des nouvelles émissions. Cela pose évidemment la questions des concepts et du contenu mais c'est un autre sujet. En tout cas, il est peu probable de voir revenir l''ancien modèle TF1 d'avant TNT/crise économique car ce n'est plus la télévision d'aujourd'hui. Il faut désormais raisonner en terme de groupe et non de chaîne.