Je n'ai pas encore compris comment l'État pouvait remettre en cause le Contrat Objectifs et Moyens qui court jusqu'à 2020, alors qu'il s'agit d'un contrat et que, comme tout contrat ayant une valeur juridique, il doit être respecté par les deux parties. Cela voudrait dire qu'il n'a, au mieux, qu'une valeur symbolique ?
Ou l'audiovisuel public et les entreprises qui le compose aurait-il peur de contredire l'exécutif et/ou de saisir le Conseil d'État ?
M6MUSIC Hits a écrit:
J'ai lu l'article du monde.
Si France ô est supprimée, elle sera remplacée par quoi sur la TNT? Une nouvelle chaîne privée? Ou alors la place libérée permettra de faire passer France Info en HD?
Supprimer France Ô pour permettre une diffusion HD de franceinfo:, au niveau financier ça ne fait pas gagner d'argent à France Télévisions puisque la place occupée sur le multiplex serait du coup la même, et ça ferait même perdre des sous au groupe puisqu'il faut se passer des 0,6% de PdM de France Ô.
Si fermeture il y a, elle sera probablement au profit du passage en HD de LCI, qui est prioritaire par rapport à tout nouveau projet de chaîne. Je doute très fortement que le Groupe TF1 veuille laisser la place libre à de la concurrence supplémentaire sur la TNT, c'est ce que j'aurais fait à leur place en tous cas.
Cela étant, même en mettant en avant les 0,6% de PdM que la chaîne arriver à réaliser avec les faibles moyens dont elle dispose, je doute très fortement que la diffusion sur la TNT soit France Ô fasse gagner de l'argent au Groupe. Je ne serais pas surpris que le 1er poste de dépense de la chaîne soit justement sa diffusion TNT nationale à plusieurs millions d'euros.
Mais comme on l'avait dit il y a quelques temps ici ce sera avant tout sur le plan politique/passionnel que cela va se décider.
Dans le même genre, une éventuelle migration de France 4 vers le numérique "à la BBC Three [II!] " serait juste une fausse bonne idée. La TV linéraire reste toujours complémentaire au numérique, et je doute qu'une diffusion numérique rassemblerait en simultané des dizaines/centaines de milliers de spectateurs à toute heure de la journée comme l'actuelle diffusion linéaire. Sans compter que cela reviendrait à France Télévisions à devoir se passer d'une antenne "complémentaire" pour les contenus qui ne pourraient avoir de créneau disponible sur France 2 ou France 3 (je pense notamment aux droits sportifs).
Pour Mouv' par contre, vu le flop et la niche que la station de radio publique est devenue, autant la passer sur le numérique aux côtés de sa sœurette Mouv'Xtra (on pourrait utiliser les mêmes arguments pour France Ô d'ailleurs). L'idéal aurait été de déployer sur ses restes le réseau FIP là où la station n'est pas présente.
Mais ces fermetures/numérisations d'antenne, même si elles libéreraient quelques millions d'euros d'économies, sont loin de constituer le pôle de dépenses principal. Si on veut faire réellement des économies à France Télévisions, les budgets à plusieurs centaines des millions d'euros se situent avant tout sur le plan de la création ou du maillage régional. Mais là aussi il s'agit d'une question ultra-sensible.
Sur ce plan j'applaudis l'idée de rassembler FranceTV, ARTE, et d'autres éventuels services publics européens autour de coproductions et d'une plateforme commune, cela réduit la facture pour chacun et cela clarifie l'offre.
Un approfondissement des synergies TV/Radio serait également appréciable, tant sur le plan financier que d'ailleurs sur le plan éditorial côté TV.
Si on diminuait par exemple le volume de talks sur France 5 au profit de magazines/débats de France Culture, ou que l'on diffuse en simultané les concerts/festivals que France Inter retransmet en direct certains soirs sur France 4, le service public n'en serait pas diminué, très très loin de là. Et le tout en réduisant les dépenses.
Mais bon, de là à voir en semaine la grille de France Inter sur France 2, ou celle de France Culture sur France 5, vu la réalité autrement différente de la télévision par rapport à la radio, on peut toujours rêver. Seul ARTE peut tutoyer ces niveaux de qualité et de diversité de contenus, mais ARTE c'est
(malheureusement) 2,5% de PdM...
Au passage, cela me fait doucement rire quand un personnage haut placé de l'État qualifie l'audiovisuel public de
"honte".
Même s'il faut reconnaître que la majorité du volume horaire des grilles de France Télévisions est plus dans la recherche (justifiée) d'un équilibre entre audiences/coût/qualité que dans la recherche pure de la qualité, très facile de pointer du doigt ceux qui font la télé et qui sont exposés, lorsque dans le même temps on oublie la variable principale en télévision qui est tout simplement les goûts du public. Et on sait déjà combien ce dernier a du mal avec la nouveauté et/ou les contenus un peu plus exigeants. On ne va pas non plus menacer les gens pour qu'ils ne regardent plus les programmes qu'ils souhaitent regarder, enfin...