Cet article a le mérite de poser une question de fond, à savoir la pérennité du budget "radio", particulièrement en cas d'alignement des conventions collectives. Si les salaires baissent, ce sera socialement difficilement acceptable. S'ils sont en hausse, mécaniquement, il faudra que le budget suive... Sinon ce sera autant en moins pour les programmes. Je ne suis pas sûr que le projet de holding soit actuellement assez abouti pour répondre à ces questions.

Quant aux humoristes, il n'y a effectivement pas de vache sacrée et l'histoire plus ou moins récente d'Inter en est une bonne démonstration. Mais la situation actuelle me semble symptomatique et préoccupante.

De toute façon, il n'y aurait alignement des conventions collectives qu'en cas de fusion. La holding préserverait l'indépendance des sociétés. A titre de comparaison, la holding France Télévision(s) a été créée en 2000 après une dizaine d'années de présidence commune. Il a ensuite fallu attendre 2009 avant que ne soit décidé de fusionner les cinq chaînes et la quarantaine de sociétés de la holding France Télévisions. Cette entreprise unique juridiquement mise en place en 2009 mettra encore plusieurs années avant de se concrétiser réellement puisqu'il faudra attendre 2013 pour que soit alignés par la négociation les statuts disparates issus des différentes chaînes. Durant tout ce temps, les antennes ont continuer de travailler.
Sans vouloir trop me projeter, je ne m'attends pas à ce que le rapprochement des actuelles sociétés de l'audiovisuel public prenne moins de temps.

Et les rédactions sont restées à l'écart de l'entreprise commune de 2013...Il a fallu attendre...2019, pour que ce rapprochement soit concrétisé ! Seuls les Réseaux des 1ères et de France 3 sont restés véritablement en dehors des réformes de structure !

D'ailleurs, le projet d'entreprise commune était organisé par la Commission Copé, comme à Radio France, avec des Directeurs de chaînes et des Directions communes...malgré le fait qu'il ait qu'une société commune de Télévision...

Ceci dit c'était mieux quand les rédactions étaient bien séparées, il n'y a qu'a voir la radicale transformation du JT National de France 3 en quelques années.

On se demande en quoi c'était mieux. Quand il n'y avait que six chaînes, oui, ça se justifiait mais aujourd'hui.... Bref plus personne ne reviendra à deux rédactions nationales séparées qui se marchent dessus avec une domination perpétuelle de France 2 toujours mieux dotée de toute façon. De fait, à France 3, ce sont maintenant les rédactions régionales qui ont la main et qui font la différence.
En radio, ça doit être la même chose : à France Inter le national, à France Bleu le local. Pour cette dernière, comme pour sa cousine de la télé, le local est sa raison d'être. On voit bien que quand France Bleu perd de vue sa mission première, son audience en pâtit.

Tout à fait d'accord avec toi. Avant la fusion des rédactions, on avait droit à des éditions spéciales sur France 2 et France 3 qui se cannibalisaient.

Bonjour

Cela devient quand même compliqué. Sur l'affaire Meurice, on a quand même l'impression que sur certaines ondes, on peut aller très loin dans l'humour et la provocation à condition d'aller dans le "bon sens". Cela participe à une vision assez manichéenne, où la nuance et le compromis ne sont plus acceptés. Meurice a tapé fort, mais on confond la critique d'une politique et d'une personnalité politique et une position sur une religion, un pays et sa population.

Sur le reste, entre l'appauvrissement de la grille des programmes et la personnalité de certaines figures, oui, il est assez clair qu'Inter apparaît un peu comme une principauté inattaquable par ses audiences... mais qui est en train de se mettre en difficultés de l'intérieur. Cela pourrait ne pas durer. Les prises de position de la direction (voire de la présidence) apparaissent faussement molles.

J'avais basculé sur Inter en ayant quitté Europe 1 d'abord pour RTL puis France Info. Il y a des séquences qui agacent mes oreilles, mais le ratio durée / informations délivrées reste le meilleur. Après, il faut diversifier les sources, pour faire un peu l'équilibre...

La nouvelle poussée post-ORTF côté Ministère n'arrange rien. On se focalise sur les organigrammes et les structures plutôt que de s'occuper du fond. Manifestement, certains essaient de préparer le terrain pour des recasages anticipés avant 2027...

Rémi

Sophia Aram réagit à la polémique actuelle autour de Guillaume Meurice : "C'est pénible que toute une rédaction, que toute une antenne, soient réduites à une blague pourrie, parce que c'est ça qui est en train de se passer, c'est ça qu'on est en train de vivre. Quand je dis qu'on est chez les fous, on est vraiment chez les fous. On est en train de ramener tout France Inter à cette blague pourrie."

https://www.ozap.com/actu/-c-est-penibl ... ous/643833

Comment ne pas être d'accord avec elle ?

Tout à fait d'accord avec toi stargazer, c'est un triste amalgame qui est fait par les humoristes de la troupe de Charline, à force de jouer avec le feu, on se brûle les doigts et c'est ce que vient d'expérimenter Guillaume Meurice à mon avis.

Je ne suis pas un auditeur de France Inter, regardant tout ça de l'extérieur, il faudrait donc qu'elle en discute avec Charline Vanhoenacker et les syndicats de la radio qui voit en la suspension de Meurice une "répression" de la liberté d'expression.

Et bien on peut haha. Personne ne ramène Inter à la blague de Guillaume Meurice. Cela fait 10 ans que Charline et sa bande font parler d'eux, et c'est pour autant qu'Inter ne fonctionne pas, bien au contraire. Je ne suis pas certain non plus de comprendre en quoi sa blague est pourrie, mais bon chacun son avis sur la question. Parce qu'à ce niveau là, je pense qu'on peut facilement dire que toutes les chroniques de Sophia Aram sont pourries et manque cruellement de recul sur la situation internationale. Et puis, encore une fois, elle préfère taire ce que les syndicats pointent du doigt pour déposer un préavis de grève : la fin des émissions de reportages et de sujets plus pointues à la rentrée prochaine. Et ça, c'est aussi le résultat de la fin de redevance, qui touche aussi Radio France, et la volonté de la direction de France Inter de ne plus faire de vague, quitte à faire de la radio, une radio plate, et donc de voir les audiences chutées. Donc oui on peut ne pas être d'accord avec elle !

La fin de la redevance n'a strictement aucun lien avec les choix éditoriaux opérés par la direction. Le financement est toujours fléché et les moyens sont en hausse.

Et comme Sophia Aram, tu ne réponds que sur un bout de mon message car oui, je sais, c'est dérangeant de voir que les émissions qualitatives de la grille vont disparaître... Mais passons.

Je n'ai pas répondu à la totalité de ton message mais simplement corrigé un point qui me paraissait important.
Concernant les programmes, chacun aura sa propre vision. Appauvrissement ? Je ne sais pas à l'heure qu'il est. J'attends la communication de la grille de rentrée.
A ce stade, je constate juste un amalgame insupportable qui est fait entre Guillaume Meurice, les programmes, la holding, le financement...

Vu la sortie de Sophia Aram aux Molières dernièrement, elle est clairement en désaccord avec la bande à Vanhoenacker au niveau de la question des religions et de l'international... Voire même à titre personnel, je trouve qu'Aram glisse de plus en plus politiquement parlant, là où d'autres humoristes de la station sont restés assez constants. Elle a le droit de désapprouver l'humour de Meurice, mais comme dit Youn, la blague en elle-même n'est pas le sujet, ça a été juste l'élément déclencheur. Là avec cette phrase rapportée, on a juste l'impression qu'elle met un taquet par derrière, pas très fairplay.