Salut
Il faut quand même rappeler que l'affaire avait commencé 3 semaines auparavant et que l'assassin s'est joué de la police et des médias pendant ce temps là, réclamant la peine de mort pour l'auteur du crime etc...
Le gouvernement avait demandé aux journalistes d'y aller mollo sur l'affaire pour que l'arrestation puisse être opérée rapidement. Alors même que l'auteur du crime était cerné par les forces de police, au début du mois de février, l'une des voitures de gendarmerie a activé sa sirène. C'est à ce moment que les journalistes ont pu évoquer l'affaire.
Alors effectivement, quand l'affaire se dénoue, c'est un choc terrible dans les esprits.
Il faut rappeler qu'à l'époque 80% des français étaient pour la peine de mort, qu'on avait les affaires Buffet-Bontemps en 72 et Ranucci en 74 qui avaient frappé les esprits. Dans le 20h, Gicquel avait 3 ministres (Intérieur, Justice, Commerce extérieur car maire de Troyes, ville où s'est déroulé le crime) pour la peine de mort et il ne le supportait pas.
D'où son très long monologue (4 minutes je crois). Il faut surtout retenir "La France a peur et c'est un sentiment qu'il faut combattre car il donne court à des envies folles de justice expéditive".
Il faut surtout retenir la phrase de Badinter, qui fut l'avocat de Patrick Henry, lorsqu'il défenit l'abolition : "sachez bien que lorsque j'ai appris, à ma stupéfaction, qu'autour du palais de justice de Troyes, au procès de Buffet et Bontemps, se trouvait là un jeune homme qui criait A mort Buffet, A mort Bontemps, qui s'appelait Patrick Henry. Croyez bien que lorsque je l'ai appris, j'ai compris la valeur dissuasive de la peine de mort".
En face, sur Antenne 2, PPDA, qui débutait, a, je crois, ouvert son journal ainsi "s'il s'agit d'un crime d'enfant, alors je suis pour la peine de mort. Mesdames messieurs bonsoir, l'homme qui prononcé cette phrase a enlevé un enfant, et l'a assassiné".
Un mot enfin sur ce sujet, plus grave que la formule gicquelienne. C'est le fait que Patrick Henry soit vivant alors qu'il a commis un crime affreux, et l'a avoué.
En mars 1976 a eu lieu le procès de Christian Ranucci, dans un climat envenimé par cette affaire. Il existe plus que de sérieux doutes sur la culpabilité de Ranucci... (cf. L'énigme du pull over rouge), or il a été guillotiné au petit matin, par la lâcheté d'un chef d'Etat paniqué et qui ne voulait pas que l'éxécution se fasse au grand jour, lui qui avait annoncé pendant sa campagne qu'il ne recourrait pas à la guillotine.
A+
Rémi
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