lothaire a écrit:
La Liberté de la Presse c'est peut être aussi les autoriser à penser comme chaque journaliste le souhaite... . Ce qui est intolérable, c'est de les éjecter parce qu'ils s'éloignent de la tendance politique majoritaire de la chaîne et du pouvoir. Je pense notamment à Elkabach en 81, Daniel Gilbert en 84 (ok, elle est pas journaliste mais bon, le résultat est le même) et bien d'autres encore.
Danielle Gilbert a quitté TF1 en janvier 1982. Il est vrai que son soutien à peine caché à Giscard n'a pas dû arranger les choses, mais je me demande si des considérations d'audience, tout bêtement, n'ont pas conduit à son éviction.
Enfin quoi... elle faisait exactement la même émission de variétoche française depuis quatorze ans. Même coiffure, même invités, mêmes questions gentillettes, même ton nunuche... avec un succès largement relativisé par le fait qu'il n'y avait aucune concurrence (sauf celle de la mire !

) jusqu'en 1979. En 1981,
Antenne 2 midi (qui commençait à 12h45, donc bouffait un quart d'heure à
Midi première...) connaissait un succès grandissant, bientôt boosté par l'arrivée de
L'académie des neuf. Alors, Midi première, Guy Lux, tout ça c'était la télé de grand-papa ! Virez-moi toutes ces vieilles barbes, et la Gilbert en premier.
L'alibi politique, c'est sûrement une œuvre de l'intéréssée et de la presse de droite qui, en 1982, menait une violente campagne contre les nouveaux programmes lancés après mai 81 et contre une télévision perçue comme uniformément aux ordres de la gauche (une critique assez piquante, venant de la droite !)
Quant à Elkabbach, il était presque unanimement rejeté par la rédaction d'Antenne 2, à tort ou à raison. Le 10 mai 81, c'était le coup de boutoir final. Et je rappelle qu'en 1981, il n'y a pas eu de charrettes de journalistes licenciés comme en 1968 et 1974, loin de là ! Sur ce plan, la droite n'a pas de leçons à donner à la gauche.
Mougeotte, Elkabbach, Guy Lux, Danielle Gilbert... pas des pertes dramatiques ! 3 sur 4 ont fini par ressusciter, audiovisuellement parlant. La télé a parfois besoin de quelques décapitations pour évoluer.
Allez, soyez pas hypocrites, je suis sûr que certains (j'en suis !) rêveraient de voir, de la même manière, Reichmann, Arthur, Chazal ou Pujadas interdits de télé...
