Les syndicats de France 3 Paris-Ile-de-France appellent à la grève le soir des élections
LE MONDE | 27.03.04 | 14h11
La régularisation des CDD, notamment, est voulue.
A l'appel de l'intersyndicale des journalistes CGT, SNJ et SUD de France 3 Paris-Ile-de-France, un nouveau préavis de grève a été déposé pour la soirée électorale du dimanche 28 mars. Lors du premier tour des élections régionales et cantonales, le 21 mars, la moitié des journalistes et des techniciens de cette station régionale, qui en compte plus de 300, s'étaient mis en grève, mais leur mouvement était passé inaperçu à l'antenne.
La direction de la station avait en effet remplacé les grévistes par des cadres techniques. Ce soir-là, les invités politiques avaient toutefois été accueillis par les grévistes, qui avaient déployé des banderoles et distribué un tract leur expliquant les raisons de ce mouvement. Jean-Paul Huchon, tête de liste de la gauche unie en Ile-de-France, et Mouloud Aounit, candidat sur la liste Gauche citoyenne et populaire, avaient évoqué ce conflit à l'antenne. Plusieurs incidents mineurs entre les grévistes et la direction avaient émaillé la soirée. Un huissier, sollicité par la direction de la station, était présent sur place, dimanche soir, pour relever les possibles irrégularités. "La direction tente de jeter le discrédit sur le mouvement en menaçant de poursuites certains grévistes", affirme Abdel Joudi, délégué syndical SNJ.
Dans leurs revendications, les syndicats demandent, entre autres, "l'engagement formel de retour à l'emploi" sur la base d'une liste établie par ordre d'ancienneté des collaborateurs extérieurs écartés des plannings, et "l'application immédiate" d'un accord sur le travail dominical, qui concerne les personnels techniques et administratifs. Ils veulent également "le maintien de l'activité de production" pour tous les CDD opérant sur les postes de synthétiseurs (outils d'incrustation de textes à l'écran), et "l'amélioration" des conditions de travail à l'édition.
Des négociations ont eu lieu toute la semaine entre la direction et les syndicats. "On avance petit à petit sur la base d'un protocole d'accord", indiquait, vendredi, au Monde, Patrick Visonneau, directeur régional de la station. "Quoi qu'il en soit, la soirée électorale aura lieu normalement en comptant sur les personnels présents dimanche", assure-t-il. La semaine dernière, les deux décrochages régionaux et les débats initialement prévus avec toutes les stations régionales de France 3 (20 h 40 et 22 h 45) avaient pu être maintenus, et seuls deux rendez-vous en direct dans les états-majors politiques avaient été annulés.
DES PROPOSITIONS FLOUES
Vendredi soir, l'intersyndicale estimait n'avoir obtenu "aucun engagement sérieux"de la part de la direction et maintenait son préavis de grève pour dimanche soir. "Ce que nous demandons, c'est tout simplement la légalité, l'égalité et le respect pour tous", explique Nathalie Aibar, déléguée syndicale de SUD.
"La direction accepte d'ouvrir des négociations, mais avance des propositions totalement floues, dit M. Joudi. Le protocole d'accord est truffé de formules que nous ne pouvons accepter. Tout cela est très laborieux et montre que la direction n'a pas la volonté de mettre fin à ce conflit. Il y a un véritable jeu de dupes de sa part. Pour autant, nous sommes prêts à négocier jusqu'à dimanche soir pour lever ce préavis de grève."
Daniel Psenny
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 28.03.04
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