C'est bien malheureux mais le groupe public doit faire des sacrifices tels que des réductions d'effectifs. Ces départs non remplacés et ou volontaires sont certes une catastrophe sociale mais ne sont absolument pas décidés pour combler le désir d'actionnaires avides de gros billets. Ils sont nécessaires après des longues années d'augmentation non contrôlée des effectifs et dans le cadre de réductions budgétaires importantes. Enfin, refuser ces réductions d'effectifs, ce serait prendre le risque de se retrouver plus tard dans une posture bien moins confortable et aux conséquences bien plus importantes. Vous vous souvenez d'une télévision publique grecque ? Le problème venait certes de plus haut mais au fond, c'est bien une politique fiscale bien trop laxiste qui a entraîné la chute.

Je suis frappé que l'on puisse céder autant à l'apparence de fatalité.

Je ne suis pas fataliste, bien au contraire. Pour utiliser une métaphore agricole, je rappelle qu'il faut régulièrement tailler très court un olivier pour en obtenir les meilleures olives et pourtant, malgré ces coupes successives, l'arbre continue de s'épanouir, prendre de l'ampleur et de la stabilité. Si cette taille n'a pas lieu, l'arbre, certes est de plus en plus imposant mais diminue puis arrête de produire son fruit sans gagner en stabilité.
Alors oui ce plan fait mal est peut être à raison considéré comme un drame social mais il en va de la stabilité à long terme du groupe public.

C'est évident qu'il y a un certain nombre de contraintes structurales sur lesquelles il faut agir mais ne pas incorporer les coûts sociaux,que ce plan de départs va engendrer, dans les calculs économiques relève du cynisme. Excusez-moi mais les rapprochements stupides qui sont faits avec l'ERT et le risque de dépérissement de l'audiovisuel public: c'est ça le véritable chantage social !

C'est le nouvel accord d'entreprise dont je parlais précédemment qui va être la principale clef de la modernisation de la gestion dans les années à venir. C'est une avancée majeure. En unifiant les statuts autrefois disparates, il devrait permettre un bien meilleur pilotage.
A titre d'exemple, le statut des journalistes aujourd'hui identique quelle que soit la chaîne va faciliter le rapprochement des rédactions. Auparavant, les journalistes n'avaient pas le même statut selon la chaîne où ils se trouvaient.

Pour en revenir au plan de départs volontaires, on va laisser la direction et les syndicats négocier et on va observer. La direction maintient pour l'instant son projet mais a demandé aux syndicats de lui transmettre des "solutions alternatives" à la condition expresse qu'elles permettent des économies. La négociation qui suivra permettra peut être de trouver un terrain d'entente.
L'AITV qui cristallise les mécontentements va par ailleurs faire l'objet d'un audit indépendant.

Je suis très heureux de voir que les syndicats n'abdiquent pas devant ce processus de régression du service public poussé à atteindre les limites de son efficacité économique. Ce n'est pas en détruisant les bases sociales de FTv qu'on obtient un service public d'information de qualité ou que l'on "modernise" (pour réemployer l'expression radical chic) le groupe.

Et bien je pense qu'il faut résister à ce travail d'imposition. Présenter comme allant de soi ces débauchages massifs par un jeu de comparaison simpliste c'est sans doute un premier pas vers l'exaltation de groupes audiovisuels à la situation économique miraculeuse qui ont rompu tous les acquis sociaux de leurs salariés.

Demande l'avis d'un technicien de France Télévisions sur la dégradation de ses conditions de travail: qu'il soit syndicalisé ou non son constat sera le même que celui des syndicats. Mettre en joue les syndicats de cette façon est idiot.

Comme si les conditions de travail étaient déliées du nombre de salaries (oui car la part des "employés" est faible à Francetelevisions)

C'est bien beau d'essayer de dévier le débat, mais c'est bien du nombres d'employés de France Télévisions dont ont parle là et non de leurs conditions de travail

Il faut savoir des fois faire des grosses réformes pour pouvoir rendre une entreprises beaucoup plus éfficace, et à ce niveau, je prendrais l'exemple du service public néerlandais, la NPO. Le gouvernement du Ministre-Président Rutte, a mise en place depuis 2008, une reforme globale de l'audiovisuel public néerlandais pour faire des économies (près de 200 Millions €) et rendre cet ensemble beaucoup plus simple administrativement au niveau de sa structure qui n'a cessée de grandir durant ces dernière années. Cela vient de la strucure même de la société néerlandaise, puisque la NPO est composée de diffuseurs (on parle également d'associations) qui représentent des courants politiques ou religieux. Par exemple, la KRO représente les catholiques et AVRO représente les libéraux. Aujourd'hui, il y a près de 25 diffuseurs, et avant 2011, il y avait même 3 diffuseurs pour la radiotélévision scolaire (Teleac, NPS et RVU) qui ont fusionnés dans un diffuseur unique, la NTR. En plus de cette fusion, cette réforme va faire disparaître plusieurs des diffuseurs actuels ou les faire fusionner dans des groupes qui vont représenter les quatre piliers de la société néerlandaise qui sont les protestants, les catholiques, les libéraux et les sociaux-démocrates.

Voici la liste des fusions qu'il va y avoir :

- AVRO (Libéraux) avec TROS (Divertissement) Généraliste, libéral et divertissement
- BNN (Programmes pour jeunes) avec VARA (Sociaux-démocrates) Social-démocrate et jeune
- KRO (Catholiques) avec NCRV (Protestants avec des valeurs chrétiennes) Chrétien

D'autres diffuseurs ne seront pas fusionnés comme :

- NOS (Sport et information)
- VPRO (Progréssistes)
- STER (Publicité)
- EO (Protestants)
- MAX (Séniors)
- NTR (Emissions scolaires)

Deux autres (PowNed et WNL) sont attentes de validation pendant la période 2010-2016 (Ils doivent atteindres le statut B en terme de nombre d'adhérents).

Il y a bien évidemment des oppositions fortes à cette réformes de l'audiovisuel public, puisque bousculerait une structure existant depuis presque 90 ans !

France 3 Paris Île-de-France toujours en grève depuis maintenant 2 semaines, et encore ce soir.
Cela fait suite à une réorganisation des temps de travail au sein de la station régionale.
http://yaquoialatele.tumblr.com/post/74 ... a-france-3

Faire grève en pleine campagne des municipales, le moment où France 3 a champ libre pour montrer son intérêt pour l'actualité locale et régionale, le timing est plutôt mal choisi...
Et d'autant plus pour France 3 IDF qui pour moi est loin d'être la meilleure des antennes régionales du réseau.

Peu d'audience aussi, parce que la région n'a pas d'identité forte, pas de sentiment d'appartenance régionale

La région Ile-de-France est en effet la moins puissante du réseau France 3. C'est elle qui fait les audiences les plus faibles du "12/13" et du "19/20" alors que ce dernier est leader en access dans la moitié des régions françaises.
Certains s'avancent même à dire que France 3 Paris Ile-de-France est une véritable pétaudière...
Bref, plus on s'éloigne de Paris et plus l'audience des sessions d'info de la Trois progresse avec des scores parfois très importants dans des régions à forte identité, ce qui n'est pas le cas de l'Ile-de-France comme très justement souligné juste au-dessus.

France 3 IDF a de mauvaises audiences car elle doublonne France 3 Nationale ?
Car quelque soit la chaîne nationale, l'information nationale et internationale est toujours vue depuis Paris.
Heureusement que les chaînes locales sont là aussi pour casser cette pensée unique pari-parisianiste.

Certes, le sentiment d'appartenance régionale de l'IDF n'est pas très marquée et cela doit jouer beaucoup.

Néanmoins cela n'explique pas tout. Il y a beaucoup d'actualité régionale en Île-de-France (économie, logement, transports, faits divers, etc.), et pourtant pendant la moitié du JT ça parle culture. Le week-end c'est une catastrophe. Je vous assure que j'ai plus de plaisir à regarder d'autres stations régionales dont l'actualité ne me concerne pas directement, c'est dire.
Et à une époque je n'ai pas le souvenir que ça ait été aussi terrible. Il y avait même de l'info trafic et transports en commun.
Dans le magazine du samedi matin "La Voix est Libre", alors que les autres régions organisent des débats de société et donnent la parole au téléspectateur, faudra qu'on m'explique où est l'actu régionale en invitant Yann Moix ou les frères Bogdanov !

Conclusion : tant que France 3 ne s'occupera pas des programmes régionaux couvrant 1/5ème de la population nationale, si vous voulez de l'actu régionale, passez par le site du Parisien voire même sur le site de FranceTVInfo/France 3. Et je recommanderai presque de regarder BFM Business Paris (bah oui, au moins j'y ai vu des débats intéressants sur le Grand Paris notamment).
(et comment voulez-vous après tout ça que j'aie une bonne image de service public de France 3 ?)

À titre d'information, France Bleu en IDF fait 1/4 de la Part de Marché que la station fait en national (1,5% contre 6,4%).
Cependant, si on cumule les 500.000 exemplaires écoulés du journal Le Parisien (+ forte popularité sur smartphone/tablette), et les journaux gratuits 20 Minutes, Metro et Direct Matin, la PQR se porte bien quant à elle.


Rassure-toi, avec une grille composée de telenovelas, de téléshopping étranger et de voyance, IDF1 n'entretient pas la pensée parisianiste bien au contraire...
Blague à part, objectivement ça peut expliquer aussi, notamment au niveau politique.