M. LEVRIER. - Votre chaîne est gratuite, donc pourrait bénéficier des dispositions réglementaires qui organisent la reprise des chaînes gratuites de la TNT sur les réseaux câblés.
Or, votre plan de déploiement ne prévoit pas d'utiliser cet avantage avant trois ans, ce qui est une démarche assez originale. Pourriez-vous en expliquer les raisons ?
M. BOLLORE - Nous avons eu un débat interne, pour ne rien vous cacher, sur ce sujet, avec évidemment les sérieux, les financiers, qui disaient que c'est toujours mieux, et puis les créateurs. Là, je me mets aux côtés de Philippe Labro qui disait que nous n'avions pas de raison d'aller vulgariser cette chaîne "à l'envers", entre guillemets, en la laissant simplement
à la disposition de ceux qui, aujourd'hui, ont pu se permettre de s'offrir ces chaînes pour l'essentiel payantes.
Donc, nous avons fait le choix de garder à la TNT toute sa vérité, c'est-à-dire ce qui nous semble, comme le disait Philippe, être la capacité de faire bouger ce paysage audiovisuel français en offrant, à des gens qui ne les ont pas, des chaînes nouvelles. Nous nous sommes refusé cette porte qui, entre parenthèses d'ailleurs, ne nous paraît pas une porte tout à fait
exceptionnelle lorsque nous voyons les résultats que font ces chaînes. Il nous a semblé, de plus, qu'économiquement c'était sans doute un investissement à long terme tout à fait payant.

Euh ... Aucun rapport !

Encore une fois, en 2005 comme en 1986, la France préfère la fuite en avant technologique à la réflexion sur les programmes de demain. La France préfère multiplier les chaînes sans se poser de question, elle préfère satisfaire Lagardère, Azoulay et Bolloré plutôt que de satisfaire l'intérêt des téléspectateurs.