Merci pour le lien.
L'approche managériale est intéressante et structurée ce qui pour le coup relève bien de la rationalisation et devrait permettre de gagner en efficience...mais tout le monde devra réapprendre à travailler.
Je vois bien pourquoi cette présidente a été choisie : une présence RH forte pour noyauter FTV à tous les étages et éviter les conflits qui surviennent à partir de bruits qui courent et tuer dans l'oeuf les éventuelles "rebellions". Pas loin du "diviser pour mieux régner". Attention à comment cela pourra être perçu...
Un point est clair et risque d'entraîner une levée de bouclier :
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"La direction de l’information, de son côté, poursuivra la démarche fédératrice autour d’une équipe unique de journalistes, intégrant y compris les équipes du numérique. Son directeur(trice) sera donc responsable de l’ensemble des ressources humaines pour produire l’information et notamment celle des journaux télévisés sur l’ensemble des chaînes et celle de la plate-forme numérique FranceTV info. Il contribuera également, avec ses équipes, à la qualité des magazines et émissions d’information intégrés dans les grilles des programmes. France Télévisions doit disposer ainsi d’une force de frappe hors du commun pour remplir une mission essentielle du service public."
Cela veut dire pas seulement une mutualisation des moyens mais aussi une fabrication centralisée des éditions, là où D. Quillot abordait plus subtilement le sujet avec une agence FTV Info, puis des divisions par canal de diffusion (F2, F3, FTVi)...
Elle rassure sur sa capacité à s'entourer de professionnels dont la télévision (ou l'audiovisuel en général) est le métier :
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"En revanche, je choisirai comme responsables des cinq chaînes des hommes et des femmes indiscutables quant à leur connaissance et leur savoir-faire des contenus audiovisuels.
De la même façon, je choisirai un(e) directeur(trice) de la stratégie dont l’expérience,
notamment dans la télévision publique, sera garante d’une efficacité et d’une synergie immédiate avec les « patrons » de chaîne. Par ailleurs j’opterai pour un directeur(trice) de l’information dont les qualités à la fois éditoriales et organisationnelles auront été reconnues dans le passé."
Elle souhaite un "retour" de la publicité après 20h même si elle sait qu'il faudra d'abord compter sans :
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"Il ne paraît pas envisageable, dans l’immédiat, d’assouplir les règles concernant les écrans publicitaires après 20h."
Elle souhaite ne pas renouveler les départs et reclasser les personnels (ce qu'elle dit de façon plus politiquement correct dans son projet). Par ailleurs elle veut former davantage au numérique (le personnel qualifié manque cruellement, particulièrement en régions).
Elle envisage de meilleurs partenariats avec Radio-France et l'INA pour faire mieux (des programmes de qualité) avec moins.
Le rajeunissement des téléspectateurs du groupe est sa priorité, notamment les plus jeunes (en développant le multi-support) mais sa priorité sera sur les 35-49 ans.
Sa recette : l'innovation et la prise de risque, plutôt que la fabrique "confortable" de programmes. Au moins 5% du budget des programmes sera consacré à la recherche et développement, notamment sur les nouvelles écritures.
La nouvelle présidente partage les conclusions du rapport Brucy concernant France 3
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"Je considère que la meilleure identification de France 3
passe par un repositionnement nécessaire de France 2. On ne peut considérer le bouquet
généraliste que dans son ensemble."
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"Dévolue au rôle de chaîne des régions, celle-ci reste marquée par un important prisme jacobin.
C'est pourquoi, il me paraît nécessaire d'inverser la pyramide des priorités. L'actualité nationale doit devenir complémentaire par rapport aux actualités régionales. Se tourner vers l'actualité, c'est aussi mettre en perspective les actualités culturelles. C'est une chaîne qui doit sortir de la dictature de l'urgence pour redonner sa place à la maîtrise des rythmes et des temps, à la mise en perspective des évènements et à leur explication. [...] Il apparaît nécessaire d'accroître le nombre de décrochages locaux et de multiplier les décrochages évènementiels, qui connaissent un important succès d'audience."
France 4 doit devenir la référence pour la jeunesse, France 5 doit demeurer la chaîne des savoirs, de la connaissance, de l’éducation.
France Ô doit rester la chaîne des ultra-marins :
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"Pour renforcer la qualité de ses programmes, une meilleure articulation avec les supports radio doit être réfléchie. Je souhaite mettre en place un plan stratégique pour l'Outre-mer et les ultra-marins. Le réseau Outremer Premières doit poursuivre son développement. Les parts d'audience sont extrêmement fortes, notamment en ce qui concerne l'information. Il faut amplifier ce succès."
Elle prévoit d'améliorer les sites, notamment pluzz, pour les rendre plus ergonomiques et adaptés aux standards du moment. Elle envisage de monétiser la télévision de rattrapage (!)
Elle ne souhaite pas déconnecter l'audience comme critère d'évaluation des programmes, mais ne veut pas que ce soit le seul. Elle souhaite donc ajouter des indicateurs de qualité et augmenter la mesure en direct de la satisfaction ou des attentes des téléspectateurs.
Enfin, elle souhaite une télévision citoyenne :
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"Un service public doit aussi impliquer et faire participer ses usagers. C'est pourquoi, je souhaite une meilleure représentation de ces derniers au sein de l'entreprise. Sur le modèle des associations de consommateurs, les représentants des usagers doivent être considérés comme des interlocuteurs à part entière. Le rôle du Médiateur de France Télévisions doit être renforcé et davantage valorisé. Enfin, pour lutter contre l'érosion de l'audience dans la jeunesse, je souhaite la mise en place d'un Conseil des Jeunes, formé de téléspectateurs, qui soit un guide pour l'orientation de la grille."
Concernant la création d'une chaîne d'information (on ne sait pas trop sous quelle forme elle l'entend) elle souhaite faire du décryptage, de l'analyse, bref passer d'une logique d'information continue à un objectif d'information permanente.
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"Celle-ci visera à sortir de la dictature de l'urgence, en maîtrisant mieux le rythme
et en redonnant du sens au temps. A partir d'une exigence de haute qualité de l'information, il
est possible de donner toute sa place à une chaîne de la compréhension. Cette chaîne ne sera
pas similaire à l'offre existante, car elle visera autant l'information que sa mise en perspective."
Elle présentera un projet au CSA pour mise à l'antenne dès septembre 2016.
Intéressant, enfin une chaine publique d'information. Si le CSA a signé pour cette présidente, peut-être de fortes chances que cette chaîne puisse voir le jour. Ca va réagir sec du côté de BFMTV et de iTélé...
Pour résumer, profession de foi intéressante, on sent qu'elle a bossé le sujet et qu'elle a pu aussi bien s'entourer. C'est tout de même bien moins creux que le document de D. Quillot.