J'étais passe complètement a côté de ça. Comme ça a déjà été dit, l'actualité politique à aspiré cette polémique même si j'aurais aimé avoir des explications.

Ces critères télégéniques datent de quand ?

De la télé elle-même, sans doute. Ce médium a toujours eu une fabuleuse tendance à imposer sa propre logique à tous les pans de la société.

C'est un peu déplorable ! Dans les années 60, il n'avait pas ce genre de choses !

Une séquence de l'émission d'hier fait beaucoup parler sur les réseaux aujourd'hui.

David Pujadas (LCI), Apolline de Malherbes (BFM) et Yael Goosz (France Inter) étaient sur le plateau pour parler des législatives, et notamment sur le fait de qualifier le RN de parti "d'extrême-droite". David Pujadas botte en touche, explique que le programme du RN paraît en comparaison moins extrême que ceux des partis d'extrême-droite néerlandais ou allemands. Apolline de Malherbes relativise elle aussi, dit qu'elle ne donne pas les couleurs politiques mais les noms des partis à l'antenne, elle précise même que le terme "ultradroite" existe. Yael Goosz, lui, se base sur les qualifications récentes du Conseil d'Etat qui qualifie le RN d'extrême-droite, et précise que dans les actions politiques du parti, tout porte à dire qu'il est d'extrême-droite.

La séquence fait beaucoup parler, certains y voient un opportunisme de certains médias et de leurs acteurs de minimiser la menace du RN pour garder leur poste s'ils devaient passer au pouvoir. Salhia Brakhlia, ancienne chroniqueuse de Quotidien aujourd'hui journaliste à franceinfo, a vivement critiqué les positions de Pujadas et De Malherbes sur Twitter et Instagram.

D'autres ont rappelé l'existence du livre "France Télévisions: Off The Record" parlant du service TV public au début des années 2000, notamment la grande période Pujadas au 20h de la 2. Pujadas était en froid avec le rédac chef de l'époque, Olivier Mazerolle, au moment du second tour des présidentielles 2002. Là où Mazerolle voulait marteler sur le programme mortifère de Le Pen, Pujadas n'était pas d'accord parce que (selon l'auteur du livre) ça ne ferait pas d'audience.

"minimiser la menace du RN"

Ce n'est pas aux journalistes de considérer qu'un parti politique est une "menace" pour la République ou la démocratie. Ces partis politiques sont autorisés et le rôle d'un journaliste est de délivrer des faits, de la façon la plus neutre ou équilibrée possible.

Tout le monde sait que le qualificatif "d'extrême-droite" est utilisé à tort et à travers, pour disqualifier moralement des adversaires politiques.
Une certaine presse en abuse : c'est à la fois amusant...et de plus en plus inefficace.

Je trouve la réaction d'Apolline de Malherbe saine. Plutôt que d'utiliser ce type de "grosse ficelle", elle considère certainement que de parler du fond du programme du RN et de ses "incohérences" est plus efficace.

Si on suit votre logique, on pourrait aussi reprocher à la presse sa cécité vis-à-vis des publications antisémites de certains membres du Nouveau Front Populaire. La couverture de ces faits est étonnamment résiduelle

Et je pense qu'en matière d'objectivé, Quotidien n'a absolument aucune leçon à donner à ces journalistes.

Quand un journaliste est invité sur un plateau TV, il est donc un "invité" et non plus un "journaliste". Il devient l'interviewé et si on lui pose une question, alors il répond. S'il avait fait la même chose sur LCI (donc pendant qu'il est dans son rôle de "journaliste"), il serait en tord, là non. Je ne comprends pas qu'on puisse s'offusquer sur les réseaux à propos de cet extrait, si on demande un avis a quelqu'un il ne faut pas râler après puisqu'il a donné le sien en toute honnêteté et avec des arguments construits.

Surtout qu'il n'y a absolument aucun rapport avec le fait de garder sa place ou non puisque les interviewés critiqués travaillent dans des médias privés.

Alors, Mazerolle n'était pas Rédacteur en chef, mais Directeur de l'Info ! C'est différent...Les deux étaient d'ailleurs à l'époque, très critiqués sur ce Forum, avec une liberté de ton, un peu moins mesurée, qu'actuellement...Notre ami @Remi s'en souvient sûrement !

Ça m'étonne vraiment que Mazerolle et Pujadas aient été en conflit, ils venaient tous les deux d'une chaîne privée et on avait tendance a les associer l'un a l'autre, notamment pendant la crise de l'info de france 2 en 2004 où Pujadas à failli être éjecté du paquebot.

Je suis pas d'accord sur plusieurs points:

-Dire que les journalistes sont cantonnés à une neutralité absolue, c'est nier l'existence du journalisme d'opinion et de l'éditorialisme. Quand bien même il se veut neutre, il ya toujours un biais d'opinion qui est juste humain. Ne pas prendre position est tout aussi politique que de le faire. Surtout quand on a maintenant des médias ne cachant plus du tout leur soutien à certains partis, et d'utiliser leur plateforme médiatique pour influencer l'opinion. Pour moi, il reste des lignes à ne pas franchir et que tout journaliste devrait condamner quand elles sont dépassées. La neutralité des médias est utopique voir dangereuse selon moi, c'est pour ça que la pluralité existe. Mais elle marche surtout quand l'opinion n'est pas aussi polarisée que maintenant.

-Comme l'a rappelé Yael Goosz, le Conseil d'État a tranché récemment: selon l'État Français, le RN est d'extrême-droite. Que l'on soit d'accord avec ce qualificatif ou non, est justement... de l'ordre de l'opinion. Pas des faits. Cependant est-ce qu'on a tendance à mettre plein de gens dans le même panier en leur collant une étiquette qui ne leur corresponde pas ? Sûrement.

-Là je rentre dans un débat politique qui peut sortir du sujet, mais les récents débats et interviews montrent que démonter le programme du RN pour montrer ses incohérences n'a aucun effet sur leur électorat, voire l'opinion publique dans son ensemble. Nous sommes dans une campagne marchant 100% à l'affect et non à la raison. Est-ce qu'on doit répondre à l'affect par l'affect cependant ? Non, je pense que ça serait mortifère et rabaisserait encore plus le niveau du débat. Mais comme je dis plus haut, certaines lignes rouges ne doivent pas être franchies et doivent être dénoncées quand elles arrivent dans les discours. Après il n'y a pas de solution miracle quand un certain parti a une dynamique forte derrière lui.

-Toutes les chaînes infos et tous les éditorialistes parlent des problèmes d'antisémitisme à gauche dès que le NFP est cité. CNews, BFM, même franceinfo dans Les Informés. Dès qu'un membre du NFP est interrogé, ce sujet revient sur la table. Je ne vais pas rentrer dans ce débat en particulier qui est insoluble actuellement, mais dire "on parle surtout de ça et pas autant de ça" c'est factuellement faux.

-Je suis d'accord après pour dire que Quotidien est mal placé pour donner la leçon.

Quotidien est en spéciale 100% législatives depuis 2 semaines. Ces émissions sous-titrées "l'heure de vérité" sont centrées autour d'invités parlant de politique (analystes, journalistes, éditorialistes, personnalités politiques) et le conducteur a été ajusté: Lilia Hassaine est de retour pour une chronique en 1ère partie, et Pablo Mira vient tous les jours pour la chronique de fin d'émission, plus courte et renommée "Pabloscopie".

Effectivement, et cette spéciale législatives devient lassant, on sent qu'ils tournent en boucle sur le même angle depuis le début de la semaine et qu'ils ne se différencient (presque) pas des autres chaînes.

Je soupçonne que cette prolongation de Quotidien soit réalisée à l'économie : on y voit effectivement plus de plateau, moins de reportages. Julien Bellver est absent, c'est sans doute aussi le cas d'autres journalistes de cette rédaction. La dissolution et la situation politique inédite que nous vivons a dû totalement chambouler la production, qui avait entamé la saison avec un budget et un planning définis. Il n'y a pas d'argent magique ; seuls TF1 et Bangumi savent quelle rallonge a été mise sur la table (ou pas) pour que l'émission couvre ces Législatives anticipées et le "3ème tour" que pourrait être la constitution du futur Gouvernement.

Aucune chaîne ou société de Production n'a prévu de budget nécessaire à la couverture des Législatives anticipées...Elles ont été prises de court par l'annonce de la Dissolution !

Impressionnant en effet les prolongations de toutes les émissions d'access à cause de l'actualité... Quotidien sera bien au rendez-vous lundi pour commenter les résultats des législatives.