Hello, bon c'est le week-end mais je vous propose un topic théorique sur le discours audiovisuel.
C'est un cours que j'ai dans le cadre de mes études de Communication mais je souhaite vous le faire partager.
Mon prof est un fou de télé et ça tombe bien !
Voici les deux premiers cours du 06/10 et du 13/10...
Oui, la télévision génère de la pensée...
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06/10/2005
Le discours audiovisuel (A.V) est un effort d’inconfort. C’est une mise à distance par rapport à ce que l’on voit. Le discours A.V est une mise en rapport par rapport à l’imaginaire mais aussi par rapport au principe de réalité.
PLAN :
1. Les origines étymologiques des termes du discours A.V
2. Le discours de fiction (travail sur le film « Chantons sous la pluie »)
3. Le discours de documentaire (« Mohamed Ali » de William Klein)
Auteurs à lire :
GREIMAS : linguitse
COURTES : sémioticien (comme GREIMAS)
Roger ODIN : textes sur le cinéma (« Cinéma & production de sens », « De la fiction »).
1.Les origines étymologiques des termes du discours A.V
Le discours : c’est un énoncé supérieur à une phrase. C’est un système complexe, hétérogène & élaboré dans le temps. Un discours n’est pas spontané. Il est construit et se fonde sur les intentions. C’est une mise en œuvre quasi simultanée du langage visuel & sonore.
SAUSSURE
BENVENISTE
Le discours passe par la parole. La parole doit être distinguée de la notion de langue.
Dans la parole, qu’est-ce qui nous touche ? Autant le contenu & la forme. La parole draine de l’affect, du rationnel…
Le discours, c’est de la communication par la parole.
BENVENISTE limite le discours à l’ensemble des énoncés. Le discours, c’est restreindre des énoncés par des marques d’énonciation. 1 discours s’appuie sur 1 dépositaire.
UMBERTO ECO : le sens d’un texte, c’est le lecteur qui le fait exister.
Les déictiques : « Je », « Tu », « Ici », « Maintenant », « Avant », « Après »…
C’est le choix des déictiques qui va influencer sur l’énoncé du discours.
Tout discours est hétérogène. Dans tout énoncé, il existe un centre qui met en évidence une instance d’énonciation & un discours du récit. Un discours A.V, c'est une substitution de la réalité à travers les fantasmes du lecteur.
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13/10/2005
Le discours est supporté par un dispositif énonciatif. Un discours audiovisuel se distingue de la réalité. Le discours audiovisuel, c’est le reflet équivoque d’une réalité (focalisation sur une certaine réalité : par exemple, la « Star Academy »).
Les chaînes de télévision, ce sont des institutions médiatiques qui autorisent un type de discours.
La notion de diégèse : c’est un monde fictif & imaginaire.
Exemple : le film « Bowling for Colombine », est le pseudo-monde de la tuerie de Colombine avec comme narrateur Michaël Moore. Sur le même sujet, y a aussi le film « Elephant » de Gus Van Sant où tout est en mode « OFF ».
Roger ODIN : « Je.Origine.Fictif ». Règle de la diégèse fictive : il faut une cohérence pour que l’histoire soit plausible.
« Je.Origine.Réel » = le narrateur est responsable de l’énonciation & d’un pseudo-monde réel.
P.KLEE : « L’art, c’est rendre visible l’invisible ».
La feintise : c’est quand il est impossible de déceler ce qui est l’ordre du témoignage & de la fiction. (K.HAMBURGER).
La diégèse est un monde à l’image du monde réel que le spectateur construit, le tout, en dépendant du niveau de lecture qu’on choisi.
Par exemple, le tableau « Gernica » de Picasso peut-être cruel pour certains ou formaliste pour d’autres.
C’est le spectateur qui est responsable de la lecture, pas l’institution en question.
L’histoire de l’audiovisuel est plurielle, complexe, éparse… Quand on tend vers la globalité, on tend vers la feintise. « Le travail de la caméra se substitue à mon œil ».
NARRATEUR------------------>IMAGE--------------->SON (voix over, voix post-synchronisée).
Une diégèse répond à une logique narrative & des règles esthétiques. C’est un monde ordonné qui est véhiculé par des symboles, des valeurs morales. La diégèse est prisonnière de sa vraissemblance. C’est ce qui est admis par le plus grand nombre.
La diégèse est une illusion référentielle. Exemple : l’entretien PPDA-CASTRO est une illusion référentielle. Tout ceci est un signifiant imaginaire.
LA PAROLE DANS LE DISCOURS AUDIOVISUEL
Pour Ferdinand SAUSSURE, la parole s’oppose à la langue.
5 concepts permettent de comprendre la parole :
- le processus (procès), cela renvoie à l’axe syntagmatique de la parole (qui permet de construire des phrases). La parole fixe n’existe pas, il y a un flux (rythme de la parole).
- le message, qui est contenu dans la parole.
- le discours, qui contient un foyer énonciatif. La parole est ainsi transformée par un sujet d’énonciation.
- la performance, qui se traduit en terme d’objectif. Par exemple, les paroles politiques sont attractifs, séduisantes… C’est ce que l’on appelle la réalisation de la parole.
- l’usage de la parole : cela renvoie à la substance. En audiovisuel, on appelle cela la matière.
(à suivre !)